Test du Sony Xperia XA1 : le Style ne suffit pas

Présenté en compagnie de son grand frère le Xperia XZ Premium au MWC de Barcelone en février dernier, le Xperia XA1 vient remplacer son aîné le XA sur le milieu de gamme de Sony. Reprenant les dimensions de ce dernier (145 x 67 x 8 mm), mais avec un design plus proche du XZ Premium, le XA1 est un téléphone au format atypique. Et si son look ne ne plaira pas à tout le monde, force est d’admettre qu’il se distingue en tout cas sans mal de ses pairs. Ce qui n’est jamais une mauvaise chose.

Toutefois, au-delà de ces considérations esthétiques, le terminal de Sony vient se positionner sur le secteur plutôt chargé du milieu de gamme. Avec un tarif conseillé de 299 euros et quelques impairs regrettables (à défaut d’être rédhibitoires), le nouveau mobile du géant nippon demeure une proposition qui mérite d’être étudiée et détaillée. D’ailleurs ça tombe bien, c’est ce que nous comptions faire !

Fiche Technique

Le Xperia XA1 se présente comme une offre très honnête sur le milieu de gamme, avec des spécifications techniques appréciables.

Le terminal embarque ainsi un écran IPS 5 pouces doté d’une résolution de 720p et traité au Gorilla Glass, ainsi qu’un SoC octa-core de chez MediaTek (le Helio P20 en l’occurrence) comprenant deux clusters de 4 cores chacun (les 4 premiers cœurs sont dédiés aux tâches lourdes et donc cadencés à 2,3 GHz, les 4 autres sont calés à 1,6 GHz).

La puce animant notre XA1 se trouve épaulée de 3 Go de mémoire vive, et alimentée par une batterie 2300 mAh. Le mobile dispose par ailleurs de 32 Go de mémoire interne eMMC (bien évidemment extensible via Micro SD).

Du côté de la photo le terminal profite d’un capteur principal Exmor RS de 23 Mpx capable d’une ouverture grand angle à f/2.0, et d’une caméra frontale 8 Mpx profitant de la même ouverture que son homologue dorsal.

En termes de connectivité, pas de folie, mais ce nouveau Xperia pourra compter sur du Bluetooth 4.2, du Wifi, ainsi que sur une entrée USB type C.

Notons enfin que si les opérateurs devront se contenter de versions simple SIM, les revendeurs spécialisés pourront quant à eux proposer à leurs clients des XA1 nus, embarquant 2 ports nano SIM. Une petite bizarrerie qu’il convenait de mentionner.

Design, Ergonomie et tutti quanti

Précisons sans plus attendre que Sony nous a fait parvenir la déclinaison Gold de son XA1. Disponible en 4 coloris au total (blanc, noir, or et rose), le mobile se démarque effectivement dans cette couleur. Loin d’être tape à l’œil, la teinte s’avère discrète et particulièrement élégante, avec une finition brossée et des côtés très légèrement plus foncés que le reste du revêtement. Une vraie réussite.

En termes de conception et d’assemblage, Sony arrive à nous proposer quelque chose de bigrement séduisant. L’esthétisme est bel et bien au rendez-vous et ne se limite pas au visuel, puisque même au toucher le mobile transpire le soin et la maîtrise. Tout y est parfaitement assemblé et les matériaux sont incontestablement de qualité (100 % verre et métal, pas de plastique apparent).

Seule ombre au tableau : l’arrière du terminal semble vraiment très sensible aux rayures, et pour le préserver au mieux une coque sera un véritable must-have (du moins sur cette déclinaison du XA1 en particulier).

Côté ergonomie le constat sera dans la même veine. Le téléphone dispose de trois touches sur le côté droit (de haut en bas : sélecteur de volume, bouton de verrouillage / mise sous tension et déclencheur appareil photo), d’une trappe dissimulant les ports micro SD et nano sim sur la tranche gauche, et d’une prise jack 3,5 mm sur le dessus, le dessous étant pour sa part réservé à l’entrée USB type C ainsi qu’au haut-parleur.

Les touches tombent bien sous les doigts, pas de souci de ce côté, en revanche on notera que le port micro SD est difficile d’accès et que l’ouverture de la trappe le dissimulant éjectera directement la carte nano SIM de son habitat naturel, ce qui n’est clairement pas des plus pratique.

Pour le reste le mobile tient bien en main (même s’il faudra s’habituer un peu à son format atypique, nettement plus long que large, ainsi qu’à un revêtement qui peut s’avérer légèrement glissant au départ), il est relativement léger (143 grammes) et se fera facilement oublier une fois mis dans une poche.

Question format justement, nous nous contenterons de rappeler que si elle ne plaira pas à tout le monde, la prise de risque de Sony nous a semblé payante, conférant à son smartphone un « charisme » étonnant. Seul l’écran aurait gagné à être plus grand en occupant l’espace disponible en façade.

Notons pour finir que contrairement à de nombreux Xperia, le XA1 n’est pas étanche. Un manquement pardonnable, mais qui étonne tout de même, les normes IP68 étant de plus en plus courantes sur les smartphones de bonne facture.

SoC & Ecran

Inutile de détailler de nouveau les spécificités de la puce qu’embarque le Xperia XA1, nous nous contenterons d’indiquer qu’elle fait le job, et qu’elle le fait même plutôt bien. Si quelques ralentissements épars pourront faire leur apparition à de rares occasions, nous n’avons pas constaté quoi que ce soit de récurrent. Au contraire ces petites baisses de régime se sont montrées hautement aléatoires, et n’avaient – semble-t-il – aucun lien avec ce que nous faisions sur le terminal.

De manière générale le SoC de MediaTek couplé à ses 3 Go de RAM permettront sans mal d’animer le mobile et de s’adonner à un panel étendu d’activités sans avoir à souffrir de problèmes notables.

Ainsi, en vidéo le XA1 décodera sans aucune difficulté les vidéos 720p et 1080p, et ce quel que soit leur format (Mp4, Mkv, Mov… Seuls les fichiers avi poseront parfois problème, mais comme le format n’est plus aussi populaire qu’avant, la chose n’est pas spécialement gênante).

En jeu la partie GPU du Helio P20 (Mali T-880) assure le spectacle. La fluidité est satisfaisante sur les jeux en 3D comme Real Racing 3, Fifa ou Temple Run 2, et les petites sessions de jeu se feront dans de très bonnes conditions.

Notons enfin que de manière générale la puce se paye le luxe de chauffer assez peu, et ce même lors d’un usage poussé. Une excellente chose.

Côté écran les choses se gâtent, et nous touchons d’ailleurs à l’un des principaux problèmes de ce XA1. La dalle IPS 5 pouces choisie par Sony pour équiper son mobile s’avère en effet relativement passable.

Outre une résolution de 720p clairement faiblarde pour une telle diagonale et une luminosité bien trop forte de nuit (même lorsque le curseur de réglage est au minimum), la technologie IPS ne nous a pas semblé au meilleur de sa forme dans le cas présent.

Les couleurs sont plutôt bien restituées dans l’ensemble, mais les blancs ont quant à eux une forte tendance à tirer vers les beiges (donnant à l’affichage une teinte assez terne), et le contraste semble nettement en deçà de ce que l’IPS peut offrir lorsqu’il est correctement exploité. Dommage…

Son & Autonomie

En termes de son le terminal dispose d’une sortie casque de qualité. Aucun souci de ce côté, mais nous mettrons toutefois un gros bémol sur l’unique haut-parleur présent.

S’il a le mérite de ne pas saturer, le tout manque de relief au niveau sonore : les aigus et médiums sont corrects, certes, mais les basses sont quant à elles largement en retrait et le positionnement de ce haut-parleur sur le bas du mobile ne facilitera pas l’écoute des vidéos.

Terminons en évoquant l’autonomie de ce fameux Xperia XA1. Comme précisé plus haut, le terminal de Sony embarque une batterie 2300 mAh. Rien de spectaculaire ici, mais le nécessaire.

D’ailleurs le XA1 se débrouille pas mal de ce côté avec une autonomie d’une bonne journée à coup sûr. Si toutefois vous faites attention à la luminosité et que vous activez les modes d’économie d’énergie au bon moment, le terminal pourra alors tenir une journée et demie sans trop de problèmes.

Photo & Vidéo

Côté photo Sony revient à la charge avec un nouveau capteur dépassant les 20 Mpx. A l’opposé de ses concurrents, le constructeur nippon cherche visiblement à faire une fois de plus dans la débauche de pixels… Pour un résultat en demi-teinte.

Comme c’est (très) souvent le cas, prendre de belles photos avec un smartphone dépendra de la luminosité du moment, et le XA1 ne déroge malheureusement pas à cette triste règle.

Son Capteur 23 Mpx sera ainsi capable du meilleur comme du pire : si vous vous trouvez en extérieur, en pleine journée, et par beau temps, vous aurez le droit à des clichés de haute volée. Si à l’inverse vous cherchez à prendre une photo en basse luminosité, gare aux mauvaises surprises… D’autant plus si vous êtes en intérieur. L’appareil photo du XA1 se trouvera alors dans l’incapacité de restituer les couleurs comme il se doit, les tirant promptement vers le gris, et aura même une fâcheuse tendance à perdre en détail, pour un résultat fort passable.

Il faut toutefois souligner que dans de bonnes conditions d’éclairage le XA1 parvient à faire du bon boulot (vraiment…), et que son système de mise au point s’avère plutôt efficace, permettant par exemple de photographier de petits éléments de très près sans perdre en netteté.

Notons par contre que le visionnage des photos sur le terminal posera souvent problème, la puce du XA1 ayant visiblement beaucoup de mal à charger autant de pixels d’un coup.

Si la partie photo reste correcte dans l’ensemble, la partie vidéo est quant à elle médiocre. La captation 1080p se fait effectivement dans la douleur et la présence d’un mode HDR n’y changera pas grand-chose. La faute à un système de stabilisation à la rue et à un bruit très présent à l’image.

Un point rapide sur le capteur « selfie » qui s’avère pour sa part efficace, net et qui profite en outre d’un rendu très correct des couleurs. Ses 8 Mpx semblent très bien exploités, preuve s’il en fallait que ce n’est pas toujours la quantité qui compte.

Surcouche

Terminons ce test en abordant – rapidement – la question de la surcouche.

Première (et seule ?) chose à dire : les utilisateurs de smartphone Xperia ne seront pas dépaysés par la surcouche proposée par Sony en ce printemps 2017. Le constructeur est habitué à dispenser un replâtrage très discret d’Android (ici présent dans sa septième version), et la chose ne semble pas être prête à changer.

Si l’on doit avouer que la firme ne prend pas vraiment de risque et que le tout ressemble comme deux gouttes d’eau aux précédentes versions, force et de constater que l’on reprend très vite ses marques et que la recette fonctionne toujours aussi bien ; avec tout de même quelques ajouts de moindre importance ici et là, notamment sur le plan esthétique.

On aurait simplement aimé que Sony aille un peu plus en profondeur dans l’OS pour nous proposer des fonctionnalités exclusives. Ce n’est pas le cas… Et l’on s’en remet très bien.

 

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