Test du Surface Book

Le Surface Book a été présenté par Microsoft en octobre 2015 et il avait fait sensation à l’époque. Cela n’a d’ailleurs rien de surprenant car personne n’en avait entendu parler avant la conférence de presse de la firme, et notamment avant qu’elle ne diffuse cette fameuse vidéo qui restera sans doute gravée encore un bon moment dans l’esprit des croqueurs de tuiles et autres passionnés.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce détail n’est pas franchement anodin. La plupart des produits des marques sont en effet dévoilés plusieurs semaines et même parfois plusieurs mois avant leur présentation officielle.

Surface Book : photo 1
Le Surface Book n’est pas une machine passe-partout, loin de là.

Microsoft avait donc réussi un véritable tour de force en évitant toutes les fuites habituelles.

Quoi qu’il en soit, Microsoft m’a envoyé un exemplaire du Surface Book au début du mois. Après avoir passé pas mal de temps collé dessus, le moment est donc venu de vous livrer mon verdict.

Caractéristiques Techniques

Mais avant d’aller plus loin, il faut commencer par rappeler les caractéristiques techniques de la machine, et plus précisément du modèle qui m’a été prêté.

Le Surface Book est équipé d’un écran PixelSense de 13,5 pouces capable d’afficher une définition en 3000 x 2000, pour une densité de pixels de 267 ppp.

Le modèle en ma possession embarque un Intel Core i7 de 6ème génération. La puce est couplée à 16 Go de mémoire vive.

La machine est aussi équipée d’un vrai GPU caché dans le clavier. Il a été conçu par Nvidia et il appartient à la catégorie des GeForce.

Côté stockage, on retrouve un SSD de 512 Go avec un lecteur de cartes SD derrière.

Le WiFi 802.11 b/g/n répond à l’appel, de même pour le Bluetooth 4.0. Ah, et on a aussi une puce TPM qui devrait faire la joie des professionnels. Si vous voulez en savoir plus à son sujet, vous pouvez vous rendre sur cette page.

Pour l’autonomie, le Surface Book est censé tenir 12 heures avec une seule charge mais nous verrons plus loin que la promesse n’est pas totalement respectée.

Pas grand chose à dire sur la connectique. La machine est équipée de deux ports USB 3.0, d’un lecteur de cartes SD, d’une prise casque, d’une sortie Mini Display Port et… c’est à peu près tout. Microsoft n’a pas intégré de port USB Type-C et c’est un peu dommage.

Sinon, sachez que le Surface Book embarque aussi un capteur dorsal de 8 millions de pixels et une caméra frontale de 5 millions de pixels. On trouve en plus deux microphones de chaque côté et des haut-parleurs Dolby Audio Premium.

Je passe évidemment sur le capteur de luminosité ambiante, l’accéléromètre, le gyroscope et toutes les babioles du genre.

Le prix ? Ce modèle est proposé à 2 919 €.

Surface Book : photo 3
La charnière du Surface Book, totalement surprenante.
Surface Book : photo 2
Ne vous fiez pas aux apparences, la machine n’est pas fragile.

Déballage & Accessoires

Voilà pour la présentation générale du produit. Maintenant, le moment est venu de passer au vif du succès et donc au déballage de la bête.

Le Surface Book est livré dans une boite assez massive, avec de chouettes visuels et quelques caractéristiques en prime.

En l’ouvrant, on tombe directement face à l’appareil et son stylet. La documentation se trouve en dessous et le chargeur est placé à droite, dans un compartiment dédié.

Le chargeur du Book n’a rien à voir avec celui des ultrabooks traditionnels. Il est compact, il est beau et il est en plus pourvu d’une prise USB.

Il sera donc possible de recharger son téléphone en même temps que son ordinateur.

Et ensuite ? Rien de plus malheureusement. Microsoft s’est contenté du strict minimum et il faut avouer que c’est assez dommage. J’aurais bien aimé que la marque fournisse une housse en plus.

Surface Book : photo 5
La coque en magnésium est magnifique.
Surface Book : photo 4
Le module photo du Surface Book.

Design & Ergonomie

Les accessoires, c’est bien mais ce qui compte vraiment, c’est la machine. Le moment est donc venu de parler de son design et de son ergonomie.

Le Surface Book impose tout d’abord par ses finitions.

Microsoft n’a en effet pas fait les choses à moitié et la marque a ainsi pourvu son ultrabook d’une magnifique coque en magnésium.

Les finitions sont tout simplement irréprochables et elles sont dignes des appareils de la gamme Surface ou même des MacBook Pro.

Machine hybride oblige, l’écran et le clavier ne sont pas soudés l’un à l’autre et ils sont en réalité maintenus ensemble par le biais d’une charnière surprenante, une charnière unique en son genre : le Dynamic Fulcrum Hinge.

Elle se compose de plusieurs pièces tubulaires capables de se replier et de se déplier sur elles-mêmes. Etrange, n’est ce pas ? Certes, mais c’est aussi ce qui fait l’identité de la machine.

Conséquence directe, à cause de cette charnière, le capot supérieur (la tablette donc) ne viendra pas se coller contre le clavier en position fermée. Pas complètement du moins. Il restera donc un interstice de quelques millimètres entre les deux pièces.

J’avais peur qu’il fragilise la machine mais ce n’est pas le cas et cette charnière est de toute façon assez résistante pour résister à des pressions soutenues.

Une chose est sûre en tout cas, cette fameuse charnière rend le produit totalement unique. Mais nous aurons l’occasion d’en reparler un peu plus loin.

La tablette est assez massive, et dénuée de pied. On retrouve le logo de la marque à l’arrière, avec un module photo et deux orifices dissimulant les microphones.

Les tranches de l’ardoise sont percées de multiples trous. Ils font office de système de ventilation.

La prise casque est située sur la tranche droite. Tous les boutons sont placés sur le dessus. De gauche à droite, on trouvera le bouton de mise sous tension et les deux boutons du volume.

Un autre port est caché sur la tranche inférieure. Il nous permettra d’alimenter la tablette… avec le même chargeur que celui de la base.

Le dock, lui, regroupe le clavier et un large pavé tactile en verre. Les touches sont de la même couleur que le reste et elles ont la bonne idée d’être rétro-éclairées.

Le confort de frappe m’a beaucoup surpris. Microsoft a fait de l’excellent travail là encore. Je l’ai en effet trouvé très agréable, peut-être même plus que mon clavier Logitech de tous les jours.

Même chose pour le pavé en verre. Il est suffisamment grand pour être confortable et il a en plus la bonne idée d’être compatible avec toutes les gestures propres à Windows 10. Seul bémol, le “clic” est un peu dur.

Et la connectique alors ? La prise d’alimentation magnétique est placée sur la tranche droite, au dessus de la sortie Mini Display Port.

De l’autre côté, on trouve deux ports USB 3.0 et un lecteur de cartes SD. Pas de Thunderbolt ni d’USB Type-C en revanche et c’est presque impardonnable compte tenu du positionnement de la machine.

Le Surface Book a clairement de la gueule et il ne passe pas inaperçu. La seule chose qui coince un peu, finalement, c’est la connectique. Pour le reste, il n’y a rien à jeter.

C’est évidemment un avis personnel, et donc subjectif.

Surface Book : photo 7
Tous les boutons physiques sont situés au même endroit, sur la tranche supérieure.
Surface Book : photo 6
La prise casque et la grille d’aération.

Flexibilité

Le Surface Book n’est pas un ordinateur comme les autres. Il s’agit en effet d’une machine hybride et cela veut aussi dire qu’il est extrêmement flexible.

Le Book est assez différent des autres appareils de la gamme Surface.

Là où la Surface et la Surface Pro sont des tablettes pouvant se transformer en ordinateur, lui il est avant tout un ordinateur capable de se transformer en tablette.

Il y a aussi une autre différence notable. Le système de fixation réunissant les deux parties n’est pas magnétique mais mécanique. Pour désolidariser la tablette de sa base, il faudra ainsi appuyer sur une touche du clavier et attendre quelques secondes ensuite, le temps que les moteurs intégrés à la charnière se mettent en route.

Ce système peut sembler un peu contraignant mais il indispensable. Des aimants seuls ne pourraient pas soutenir le poids de la tablette. Il ne faut effectivement pas perdre de vue le fait que cette dernière n’est pas équipée d’un pied.

Il y a plusieurs manières d’utiliser l’appareil :

  • Le mode ultrabook est le plus courant. Dans cette configuration, le Surface Book sera très proche des ordinateurs portables.
  • Le mode tente est équivalent à ce que propose Lenovo sur les Yoga. Grâce à lui, il est possible d’utiliser la machine comme un écran additionnel.
  • Le mode tablette est adapté à la consultation, du fond du canapé. Le GPU intégré à la tablette sera largement suffisant pour faire tourner les applications courantes et pour nous permettre de regarder des films ou des photos.
  • Et puis, enfin, on trouve le mode tablette avancée. Il consiste tout bonnement à enlever l’écran et à le retourner ensuite. Une fois le capot refermé, on se retrouve avec une tablette dotée d’un GPU GeForce, une tablette capable de faire tourner les applications et les jeux les plus gourmands.

Le Surface Book est donc capable de répondre à des besoins très différents. C’est évidemment ce qui fait sa force.

Surface Book : photo 9
Le clavier du Surface Book offre un confort de frappe digne des meilleurs ultrabooks.
Surface Book : photo 8
Le dock-clavier regroupe un GPU dédié et une batterie additionnelles.

Ecran

Comme indiqué au début de la vidéo, le Surface Book est équipé d’un écran PixelSense de 13,5 pouces capable d’afficher une résolution en 3000 x 2000.

Sur le papier, c’est plutôt pas mal, donc. Et en pratique ?

Il n’y a rien à dire. Pour faire court, l’écran du Surface Book est tout simplement le meilleur du marché.

Il éclate joyeusement celui des ultrabooks concurrents et cela vaut aussi pour les machines signées d’une pomme.

Les chiffres parlent d’ailleurs d’eux-mêmes. L’écran du Surface Book atteint en effet une luminosité maximale de 430 cd/m2 avec un contraste supérieur à 1 300 : 1 et un delta E de 1,3.

La vitre de protection a aussi été traitée pour limiter au maximum les reflets et ça fonctionne plutôt bien. En outre, la couche tactile est extrêmement précise et réactive.

Remarquez, c’est plutôt préférable. La machine est en effet capable de faire office de tablette graphique et elle est en plus livrée avec un stylet.

Et justement, que vaut-il sur le terrain le bougre ? Il est très agréable à utiliser, c’est un fait, mais il m’est très difficile de juger de ses performances.

Je ne suis effectivement pas graphiste ni illustrateur.

Surface Book : photo 11
La connectique n’est pas le point fort du Book.
Surface Book : photo 10
Le pavé tactile est large et confortable, mais le clic est un peu dur.

Puissance & Autonomie

A présent, le moment est venu de parler de la puissance et de l’autonomie de l’appareil.

Le Surface Book est une machine très particulière, et pas uniquement à cause de son “form factor”. Si la tablette embarque une carte graphique et sa propre batterie, le dock regroupe pour sa part un GPU dédié produit par Nvidia et une batterie additionnelle.

Derrière, eh bien on trouve aussi un processeur Intel Core i7-6600U et pas moins de 16 Go de RAM. Sur le papier, la machine semble donc plutôt robuste mais qu’en est-il dans les faits ?

Elle tourne aux petits oignons, tout simplement. Windows 10 est extrêmement fluide à l’usage et il sera possible de jongler avec Premiere Pro ou même Photoshop en quelques instants sans craindre de quelconques latences.

Même chose pour Lightroom qui est d’une extrême réactivité.

Bon, et les jeux alors ? Je n’ai pas eu l’occasion de tester beaucoup de titres différents mais j’ai quand même pu jouer à SimCity en Full HD avec tous les détails à fonds sans souci. Il y a juste eu quelques latences sur mes plus grandes villes mais il a suffit de modifier les paramètres du titre pour corriger le tir.

Il y a tout de même un point qui m’a beaucoup étonné : le Surface Book ne fait pas beaucoup de bruit et la tablette ne chauffe pas. Les seuls moments où j’ai entendu le ventilo se mettre en route, c’était sur SimCity.

Reste à évoquer la question de l’autonomie. Là, tout dépendra de la manière dont vous utilisez la machine.

En mode ultrabook et en laissant le système gérer la luminosité de la dalle, le Surface Book a tenu un peu plus de huit heures avec une vingtaine d’onglets ouverts dans Chrome, Photoshop, Evernote, Dashlane, et deux ou trois outils en plus, le tout entrecoupé de quelques épisodes de Assassination Classroom sur Netflix.

Il faut bien savoir se détendre de temps en temps.

La tablette, en revanche, tient nettement moins longtemps et cela n’a rien de surprenant car elle intègre une batterie offrant une capacité trois fois moindre. Avec un usage similaire, elle a à peine atteint les deux heures avec une charge complète derrière.

J’en parle rarement dans mes tests mais la partie audio n’est pas mauvaise non plus. Les hauts-parleurs sont un peu trop criards à mon goût mais il suffira de connecter une bonne enceinte ou un bon casque derrière pour améliorer la restitution sonore.

Surface Book : photo 13
Le Surface Book en mode ultrabook.
Surface Book : photo 12
Un lecteur de cartes SD, deux ports USB 3.0, il faut se contenter du strict minimum.

En Conclusion

Mon test touche à sa fin. Oui, et les plus observateurs d’entre vous auront sans doute remarqué que je n’ai pas du tout évoqué Windows 10. Bizarre, non ?

Eh bien pas du tout en fait. J’ai effectivement préféré me focaliser sur la machine plutôt que sur sa plateforme.

Ceci étant, il faut tout de même noter que je n’ai déploré qu’un seul bug cette semaine. Un bug qui touchait Chrome et qui provoquait la fermeture du navigateur quelques secondes seulement après l’avoir lancé.

En fouinant, je me suis rendu compte que ce plantage était provoqué par Dashlane. Je n’ai eu qu’à supprimer l’extension et la réinstaller pour corriger le tir.

Il y a aussi eu des moments où Windows 10 avait du mal à faire le basculement entre le mode tablette et le mode ultrabook. J’ai résolu le problème en mettant l’OS à jour, tout simplement.

Mais parlons plutôt du Surface Book.

Cette machine atypique n’est sans doute pas parfaite mais elle met tout de même la barre très haut et son extrême flexibilité est un avantage indéniable. Elle pourra parfaitement remplacer votre ultrabook, votre ordinateur de bureau et votre tablette pour peu que vous ne soyez pas trop joueur dans l’âme.

Parmi ses points forts, on peut donc noter son design, sa puissance de calcul, son confort de frappe, son magnifique écran et sa très bonne autonomie.

Et les défauts alors ? La connectique pèche un peu et c’est vraiment dommage sur une machine de ce calibre. J’aurais bien aimé aussi retrouver un lecteur d’empreintes digitales. Sinon, eh bien les haut-parleurs ne sont pas terribles non plus mais cela n’a rien de surprenant.

Après tout, c’est la même chose pour la plupart des ultrabooks.

Maintenant, le Surface Book m’a quand même fait une très forte impression et je le regarderai partir avec une infinie tristesse.

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