Test du Swift 7 : tout le savoir faire d’Acer condensé en un laptop

Il est bien loin le temps où nos PC portables étaient épais comme des parpaings. Mais même sur un marché où les ultraportables aux lignes amincies fleurissent, le Swift 7 d’Acer parvient à se démarquer, et pour cause, le bougre peut s’enorgueillir de ne pas dépasser le seuil sidérant des 8,98 mm d’épaisseur. De quoi faire de lui l’un des laptops les plus fins du marché à l’heure à laquelle nous rédigeons ces lignes, et lui donner, une fois replié, des airs de simple cahier d’écolier. Cette finesse extrême, Acer se plaît naturellement à la mettre en avant pour ce modèle, et à raison, car le Swift 7 est à lui seul une petite prouesse d’ingénierie dont la marque a toutes les raisons du monde d’être fière.

Reste qu’au delà de mensurations ultra aguicheuses, encore faut-il assurer au quotidien quand on débarque sur un marché PC particulièrement concurrentiel, et qui plus est en proie à une récession notable depuis quelques années. Pour avoir un aperçu de ce que l’enfant chéri du constructeur taïwanais a dans le ventre, nous avons pu le garder en notre compagnie durant près d’un mois. Le temps d’éprouver l’engin pour en discerner les forces… mais aussi les faiblesses. On ne va pas vous mentir, il en a finalement assez peu (le titre de ce test a d’ailleurs largement amoindri la portée de cette révélation), mais suffisamment traîné, il est temps de faire un point rapide sur la fiche technique du terminal, puis de commencer à vous en parler dans le détail.

Fiche Technique

Le Acer Swift 7 a été présenté pour la première fois à Las Vegas, au cours du CES 2018, il se pare d’une configuration alléchante dont voici les principales caractéristiques :

  • Écran Full HD IPS de 14 pouces (tactile)
  • Processeur Intel Core i7-7Y75 (Dual Core cadencé à 1,30 Ghz en fréquence de base et 3,60 GHz en boost)
  • 8 Go de mémoire vive (LPDDR3)
  • SSD de 256 Go
  • Connectivité Wifi IEEE 802.11a/b/g/n/ac / 4G LTE via un slot micro SIM intégré sur le flanc droit de l’appareil
  • Batterie 4580 mAh avec une autonomie maximale de 10 heures selon Acer, nous y reviendrons
  • Connectique axée sur 2 ports USB Type-C ainsi que sur une traditionnelle sortie micro / casque Jack 3,5mm
  • Windows 10 Pro

Le terminal est proposé au tarif unique de 1799 euros sur le site officiel de son constructeur.

Design & Prise en mains

Nous n’allons pas tourner autour du pot, le design du Swift 7 est l’un de ses principaux atouts. Avec moins de 9mm d’épaisseur il se montre quasiment aussi fin que la housse en simili-cuir qui l’accompagne (chouette initiative d’Acer au passage) et prend des airs de tablette lorsqu’on le tient en main avec son capot rabattu, tant en terme d’épaisseur que de poids. Car il s’agit là d’un autre gros point fort du terminal, le Swift 7 est, avec son petit kilo vingt, un appareil que l’on a aucun scrupule à emporter n’importe où avec soi. Sur le marché des ultra portables qui portent bien leur nom, le Swift 7 est un roi qui n’a pas usurpé son trône.

Son format compact est d’autant plus remarquable qu’Acer est parvenu à intégrer à l’ensemble une dalle de 14 pouces. Les fines bordures qui jouxtent l’écran sont d’ailleurs là pour témoigner du fait que le constructeur a tenu à occuper au mieux l’espace disponible. Seule une large bande noire nécessaire à l’inclusion d’une webcam a été conservée et longe la bordure inférieure de la dalle. Un élément du design qui rappelle un peu la gamme XPS de Dell que nous avons eu l’occasion de tester au complet cet été.

Côté revêtement, Acer a fait le choix d’un habillage mat pour les plaques d’aluminium qui enrobent l’appareil. A défaut d’être original, ce revêtement peut se targuer d’être assez peu salissant. Le Swift 7 ne fait pas partie de ces PC condamnés à être couvert de traces de doigts (même si nos photos constituent un contre exemple assez terrible).

Entièrement noir, le laptop ultra fin d’Acer n’arbore que de fins liserés argentés pour souligner les contours de l’écran une fois ce dernier ouvert, mais aussi ceux du capteur d’empreinte et du trackpad. Un trackpad plutôt large et correctement placé, mais qui ne se montre malheureusement pas d’une précision exemplaire. On regrette également qu’il ne soit pas cliquable. Dommage, c’est pourtant rudement pratique au quotidien.

Au rang des autres petits soucis d’ergonomie du terminal star d’Acer, on notera en outre le placement assez peu judicieux du bouton de mise sous tension (intégré en longueur, sur la tranche droite du PC, il n’est pas toujours facile de le trouver à tâtons), ainsi que l’étrange positionnement du capteur d’empreinte, situé à gauche du clavier. On y accède jamais de manière naturelle, et encore moins si l’on est droitier. Un poil agacé, votre serviteur a donc fini par le configurer pour qu’il reconnaisse l’empreinte de son index gauche, ce qui simplifie pas mal les choses. L’idéal aurait sans doute été de l’intégrer à proximité d’un endroit où l’on est un peu plus habitués à mettre les doigts : les côtés du trackpad, par exemple. Reste que dans cette affaire, les gauchers seront probablement aux anges, et l’on ne pourra pas leur en vouloir.

Dernier petit impair, la finesse du Swift 7 le rend particulièrement délicat à ouvrir, d’autant que la fine encoche laissée en façade par Acer n’est pas aisée à identifier à l’aveugle. Un problème également rencontré par Lenovo sur le Yoga Book (Retrouvez notre prise en main du terminal à l’IFA ici), mais que la marque chinoise a réglé en ajoutant une fonctionnalité étonnante : un double tap sur le capot fermé permet de l’ouvrir automatiquement d’un petit centimètre. Un bout de doigt permet alors de finir l’opération. Digression terminée, revenons au Swift 7.

Vous la voyez l’encoche permettant d’ouvrir le capot ? Nan ? Nous non plus…

Clavier & Connectique

Difficile de s’en prendre au clavier que nous propose Acer sur son terminal. La frappe y est plutôt sèche, mais rapide et précise grâce à des touches suffisamment espacées pour éviter les fautes de frappes. On se surprend à prendre vite ses marques pour au final taper du texte très naturellement sur le clavier du Swift 7, que l’on aura honnêtement bien du mal à prendre en défaut.

En termes de connectique le constat est par contre un peu moins positif. Finesse oblige, Acer a été contrait de faire des concessions. Il faut donc se contenter de deux petits ports USB Type-C (l’un comme l’autre peuvent servir à la recharge), intégrés sur le côté gauche de l’appareil en compagnie de la traditionnelle sortie Jack 3,5 mm – dont nous aurons l’occasion de reparler un peu plus bas. Pour se faire pardonner de cette connectique un peu chiche, Acer fournit un adaptateur USB Type-C débouchant sur un port HDMI, une entrée USB 3.0 ‘classique’ et une autre entrée USB Type-C. Cette béquille, de bon goût dans le cas présent, permet au Swift 7 d’être utilisable au quotidien sans trop de problèmes.

Sur le flanc droit du laptop se trouve un slot permettant d’accueillir une carte micro SIM. Elle assure au terminal une connectivité 4G LTE fort pratique quand on est en déplacement. Cette dernière fonctionne peu ou prou comme sur un smartphone. Une fois la Micro SIM insérée dans le terminal au moyen d’un petit tiroir (attention par contre, il est en plastique et paraît très fragile), il suffira de se rendre dans les paramètres réseau de Windows 10 (accessibles via le volet « accès internet » présent dans la barre des tâche, à droite) pour entrer son code PIN. Il ne vous reste qu’à activer la 4G, couper le Wifi si nécessaire, et le tour est joué.

Cette dimension « Always Connected PC », très à la mode en 2018, permet au Swift 7 de se démarquer de ses pairs tout en ajoutant une corde supplémentaire à son arc. Une initiative qui devrait ravir les professionnels et les amateurs de mobilité.

Écran & Performances

La dalle IPS sélectionnée par Acer pour son terminal ne souffre pas du moindre défaut. Elle s’érige se faisant parmi les écrans les plus convaincants qu’il nous ait été donné de voir ces derniers mois. Sur une diagonale de 14 pouces (très appréciable pour une machine qui dépasse à peine les dimension d’un laptop de 13,3 pouces), la définition 1080p à laquelle se limite le Swift 7 est tout à fait suffisante, mais la vraie force de l’écran n’est pas là, naturellement.

Acer a visiblement veillé à ce que la dalle IPS choisie remplisse un cahier des charges stricte avant d’en commander la production de masse pour son laptop. De ce souci du travail bien fait résulte une restitution des couleurs particulièrement juste. Cette colorimétrie soigneusement calibrée a en outre le mérite d’être soulignée par un taux de contraste entièrement convaincant, ainsi que par une excellente luminosité qui suffit la plupart du temps à compenser les reflets inévitablement induits par un écran brillant. Preuve s’il en faut, les photos d’illustration du présent test ont été prises en plein soleil, et pourtant l’écran restait parfaitement lisible.

A noter qu’une fois réglée à son niveau minimum, la luminosité rend l’écran très adapté à un usage de nuit. Parfait pour binger des séries sur Netflix jusqu’au bout de la nuit.

Si l’écran du Swift 7 est indéniablement une réussite, le volet performance de l’appareil n’est pas à plaindre non plus. Loin de là même. Comme évoqué plus haut, on hérite ici d’un Core i7-7Y75 couplé à 8 Go de mémoire vive. Avec cela on pourra faire pas mal de choses, même si l’on reste sur un i7 dual core pensé avant tout pour un rapport performance / TDP avantageux. Comprenez par là qu’il ne faut pas s’attendre à la vélocité d’un i7 « pleine taille » (comme le 8750H, par exemple). D’autre part, il s’agit d’un processeur d’ancienne génération, qui ne profite pas des atouts propres aux toutes dernières puces Intel.

Cela ne veut pas dire pour autant que le Swift 7 perd ses moyens au quotidien. Grâce à ses composants, l’appareil se montre très polyvalent et s’acquitte de ce qu’on lui demande au quart de seconde et sans jamais broncher. Plus intéressant encore, la machine d’Acer fait forte impression lorsqu’on la sollicite un peu plus durement. Malgré la compacité de l’appareil et et le fait qu’il soit dépourvu de système de dissipation traditionnel (le Swift 7 est entièrement « fanless »), le processeur estampillé Intel qu’il embarque ne souffrait pas du moindre problème de Throttling sous AIDA 64, et ce même après une bonne heure de stress test. Mieux encore, la puce parvenait également à rester sous la barre des 70° la plupart du temps. Un excellent point, d’autant qu’au toucher, cette température ne se ressentait que très modérément au niveau du clavier.

Attention par contre, le terminal à tendance à chauffer particulièrement fort lors de la recharge. Un problème que nous avions déjà constaté sur d’autres laptops de la gamme Swift par le passé.

On pourra par ailleurs pester que sur une machine vendue à 1800 euros (tout de même), Acer se soit contenté d’un SSD de 256 Go, qui sera fatalement vite plein à craquer.

Autonomie & Son

L’autonomie est l’un des rares défaut de l’appareil d’après nous. Si elle n’est pas foncièrement mauvaise, on s’attendait à mieux vis-à-vis d’un laptop proposé sur le haut de gamme de la marque. Dans les faits, on n’ira pas beaucoup plus loin que les seuil des 7 (petites) heures d’autonomie sur une charge complète et, à vrai dire, on a souvent tendance à trouver le chemin de la prise secteur toutes les 5 à 6 heures dans le cadre d’une utilisation mêlant bureautique, surf et multitâche. En lecture vidéo uniquement, avec la luminosité à 70% et le rétroéclairage du clavier désactivé, l’appareil a d’ailleurs tenu très exactement 5 heures et 12 minutes à lire en boucle un concert de feu BB King en full HD, avant de s’éteindre. C’est un peu limite, mais l’on reste malgré tout indulgents avec le Swift 7.

En effet son format ultra compact ne lui laisse pas autant de place disponible pour la batterie que d’autres produits commercialisés au même prix, mais disposant de dimensions plus traditionnelles. Ceci étant dit, le fer de lance d’Acer se montre malgré tout assez décevant dans ce domaine.

Difficile de trouver pire endroit pour placer les enceintes

Il nous reste enfin à évoquer la partie sonore du terminal. En la matière nous en revenons aux observations que l’on formule bien souvent dans nos tests d’ultraportables.

Les enceintes sont fort passables sur le Swift 7 et diffusent un son qui manque cruellement de relief. Il faut dire que leur positionnement sur le dessous de l’appareil (littéralement) n’aide pas… Côté prise casque, en revanche, on profite d’une sortie tout à fait correcte, très puissante et plutôt bien équilibrée dans l’ensemble. Attention par contre à la légère perte de précision du signal lorsqu’on pousse le volume au-delà des 70 %. Au moins, on ne pourra pas reprocher au Swift 7 d’encourager l’utilisateur à pousser tous les potards à fond.

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