Thomas Pesquet confronté à la pollution humaine depuis l’espace

Prendre de la hauteur permet souvent de remettre les choses en perspectives ; c’est vrai à notre échelle, ça l’est encore plus lorsque l’on est amené – comme Thomas Pesquet – à habiter la Station Spatiale Internationale pendant plusieurs mois, et à voir depuis l’espace la Terre dans son entièreté.

Ce phénomène porte d’ailleurs un nom : l’overview effect. Un “effet panorama” si l’on voulait le traduire en français, auquel le normand avait pourtant essayé de se préparer alors qu’il était encore ici bas. C’est pourtant maintenant, après plusieurs semaines dans l’espace, qu’il est parvenu à mettre des mots sur cette magistrale impression, au travers d’un entretien ayant eu lieu en direct avec Europe 1 ce matin.

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Thomas Pesquet est témoin depuis les hautes sphères de la pollution humaine sur Terre

Au cours de cet échange surréaliste Thomas Pesquet a aussi eu l’occasion de s’exprimer au sujet de la pollution humaine, malheureusement bien visible depuis les hublots de l’ISS. Un contraste manifeste vis-à-vis de la beauté du panorama, et l’occasion pour le spationaute d’évoquer à quel point notre planète mérite d’être protégée.

“On se sent minuscule quand on regarde la Terre de l’espace”

C’est l’une des phrases fortes que le français a lâché durant l’interview avec le journaliste Thomas Sotto, et ce n’est d’ailleurs pas la seule puisque depuis son perchoir spatial, Thomas Pesquet a également déclaré : “On croit toujours qu’on est le centre du monde (…) Ce n’est peut-être pas complètement le cas…”.

Tout en ajoutant : “On observe les forêts immenses de l’Amérique du Sud, les déserts sans fin de l’Afrique, la mer, les nuages. La beauté de la planète rayonne dans la nuit. (…)  Elle est tellement belle, il faut la faire durer le plus longtemps possible”. Avant de conclure : “Il faut la protéger. J’en étais conscient avant la mission, mais je le serai encore cent fois plus au retour”.

La pollution clairement visible depuis l’ISS

Répondant à la question d’un internaute, posée par Thomas Sotto, Thomas Pesquet a décrit la pollution humaine que lui et ses collègues peuvent apercevoir depuis l’ISS, il explique : “On voit des embouchures de fleuves très sales, noires ou marron. On voit parfois des fumées, des zones qui sont dans le brouillard, comme Pékin qui est très difficile à photographier (…). On voit les coupes dans la forêt d’Amazonie.

“On se rend compte de l’activité humaine, et ça fait vraiment réfléchir. La Terre est un formidable vaisseau spatial, avec toutes les ressources dont on a besoin pour voler très longtemps dans l’espace. Il faut faire en sorte que le vol dure le plus longtemps possible.” Termine l’intéressé visiblement très lucide sur la situation.

À noter que le spationaute sera amené à faire sa première sortie extra-véhiculaire demain, pour installer de nouvelles batteries sur l’ISS et effectuer quelques menues réparations.

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