Trente ans après, Sony mise à nouveau sur le vinyle

À l’heure de la suprématie du streaming, un ancien support musical compte revenir en force. En effet, Sony a annoncé le retour de la production de ces fameuses galettes noires d’ici mars 2018.

Une nouvelle qui ravira les nostalgiques et les mélomanes, presque trente ans après l’arrêt de leur fabrication en 1989.

Le géant veut reprendre une place majeure dans un marché néo-rétro en pleine expansion depuis quelques années.

Retour vers le futur musical

Nouvelle vie pour le vinyle. Lui qui avait disparu et qui laissait derrière lui cette image de noblesse musicale. Inventé en 1887 par Émile Berliner et amélioré au fil du temps (notamment en 1920 et 1940), il revient sur le devant de la scène 130 ans plus tard. Les nostalgiques pourront retrouver ces plaisirs et peuvent déjà les retrouver puisque son retour s’effectue petit à petit depuis plusieurs années.

Mais l’arrivée de Sony dans ce nouveau secteur va certainement accélérer les choses. Bizarre de dire « nouveau » pour un domaine qui a déjà connu son apogée dans les années 1970. Près de 200 millions de vinyles étaient produits à cette époque-là. En 2016, près de 800 000 unités ont été fabriquées au Japon.

Un chiffre étonnant qui va continuer sa croissance. Surprenant quand on constate la quasi-mort du CD et l’heure de gloire du streaming. Et pourtant, la musique en ligne commence déjà à perdre de la vitesse. Effet de mode ultra rapide ? Certains diront que l’on commence à faire le tour des nouvelles technologies (musicales) et que le CD risquera lui aussi de revenir.

Le streaming est une sorte d’aboutissement musical du fait de sa dématérialisation synonyme d’une intégration et d’une simplicité maximale. Mais certains n’ont jamais délaissé les 33 et 45 tours, fierté nostalgique de leurs propriétaires.

Le luxe suprême de la musique

Il faut dire que leur utilisation diffère totalement de celle que l’on fait de la musique à l’heure actuelle. C’est un véritable art de vivre qui restitue toute la dimension rituelle à l’écoute de musique. Une activité de détente qui oblige à prendre le temps de manipuler la pochette, de lire les informations, pour ensuite déguster et apprécier le luxe et la finesse des galettes historiques.

Un retour au (plaisir) matériel en quelque sorte. Ils seront produits dans une usine de la préfecture de Shizuoka, au sud-ouest de Tokyo. Sony a même contacté des anciens ingénieurs pour qu’ils transmettent leurs expériences. L’entreprise prévoit un catalogue composé de mélodies populaires japonaises et des derniers albums à succès.

Au Japon, ce second engouement est déjà conséquent et l’offre des boutiques spécialisées peine à suivre puisqu’un seul acteur est pour l’heure en activité, Toyokasei. Le PDG de Sony Music, Michinori Mizuno, a affirmé au quotidien nippon Nikkei que de nombreux jeunes achètent des titres écoutés en streaming car ils sont attirés par la qualité du son.

En effet, les vinyles, c’est aussi cette qualité sonore pure et « vraie », et les jeunes sont très  intéressés. Et surprise, ce ne sont pas les habitués plus âgés qui constituent la majorité des consommateurs de « nouveaux » vinyles, mais des acheteurs de moins de 25 ans. Et parmi eux, une majorité de garçons.

Sony, comme d’autres grandes marques, est déjà revenue en 2016 sur ce marché qui s’annonce juteux. Elle a repris la commercialisation de platines avec la PS-HX500, et Panasonic a fait de même avec la Grand Class SL-1200G. Elles mêlent lecture traditionnelle au saphir et port USB pour séduire un public grandissant.

En France, cette tendance est également suivie. Pour la cinquième année consécutive, la croissance se poursuit (+ 72% en volume) et représente (déjà) 7,3% du marché physique de la musique. Le chiffre d’affaires mondial est estimé à un milliard de dollars pour cette année. Une renaissance incroyable. Et vous, suivrez-vous la tendance ?

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