Uber a connu des mois difficiles et l’entreprise a notamment dû se retirer de la Chine, mais aussi se séparer de son fondateur et CEO Travis Kalanick. À cela s’ajoutent les nombreuses plaintes et procès à son encontre. Aujourd’hui, le leader américain des services de véhicules de transport avec chauffeur (VTC) prend un nouveau départ. Il y a quelques jours, l’entreprise a annoncé son intention de fusionner avec Yandex, le géant russe du web qui possède Yandex.Taxi, un service de taxi très populaire dans le pays.
Ensemble, les deux sociétés ont l’intention de conquérir le marché russe du VTC. Chacun a investi plusieurs millions de dollars dans la fusion : 100 millions de dollars pour Yandex et 225 millions de dollars pour Uber. Le résultat donnera lieu à un des plus grands services VTC en Russie, mais aussi en Arménie, en Azerbaïdjan, en Biélorussie, en Géorgie et au Kazakhstan, soit dans 127 villes en tout.
Aucun nom pour ce nouvel acteur VTC n’a encore été annoncé. La fusion doit encore obtenir l’accord du régulateur russe avant de pouvoir agir, au plus tard vers le dernier trimestre de l’année.
Une nouvelle structure plus accessible
La fusion prévoit qu’Uber détiendra 36,6 % des parts de la nouvelle société tandis que Yandex disposera de 59,3 % des actions. Les 4,1 % restant reviendront aux salariés. Aux commandes, il y a Tigran Khoudaverdian, actuel PDG de Yandex.Taxi. En ce qui concerne le conseil d’administration, Yandex occupera quatre sièges et Uber trois.
Les services de livraison à domicile de plats cuisinés resteront à la charge d’UberEats.
Tigran Khoudaverdian a tenu à rassurer les usagers des deux services taxi quant à l’accessibilité au nouveau service. « Après la fusion, rien ne changera : les deux applications, Yandex.Taxi comme Uber seront toujours accessibles pour réserver un véhicule. » a-t-il assuré.
Une bonne affaire pour Yandex
Pour rappel, Yandex.Taxi, filiale VTC de celui que l’on surnomme le « Google russe », a commencé ses activités en 2011. Depuis, l’entreprise a su s’imposer comme le leader local des services de réservation de taxi en ligne face à Uber qui ne s’est implanté au pays qu’en 2013.
Aujourd’hui, les deux firmes ont décidé d’unir leurs efforts pour permettre « aux chauffeurs d’avoir plus de commandes par heure et aux passagers de continuer de bénéficier de prix accessibles. »
Les analystes russes estiment que cette fusion est très avantageuse pour Yandex. Selon Sergueï Libine, analyste chez Raiffeisen Bank à Moscou, cet accord va lui permettre d’éliminer la concurrence, mais surtout d’améliorer sa rentabilité et sa monétisation sur le long terme.
Pour preuve, juste après l’annonce de la fusion, Yandex NV, société mère de Yandex, a immédiatement bondi à la bourse Nasdaq, avec une capitalisation de 9,49 milliards d’euros en fin de journée.