Un gros réservoir de méthane se cache sous l’océan

Une équipe du WHOI (Woods Hole Oceanographic Institution), menée par le scientifique Jeffrey Seewald, a découvert un gros réservoir de méthane sous le fond océanique. Pour y arriver, les chercheurs ont analysé des échantillons de roches provenant du manteau supérieur et de la croûte océanique inférieure de la Terre.

Ils ont appliqué les techniques de spectroscopie et de microscopie sur un total de 160 morceaux issus de nombreuses dorsales océaniques et de zones de subduction.

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Crédits Pixabay

D’après les scientifiques, il s’agit d’un méthane abiotique, c’est-à-dire qu’il s’est formé à partir de réactions chimiques n’incluant pas de matière organique ou de créatures vivantes. Selon Jeffrey Seewald, c’est « une source d’énergie chimique créée par la géologie. » La nouvelle étude apporte de nouvelles informations sur la formation de celle-ci.

L’équipe pense que l’intégralité des dépôts océaniques dépasserait la quantité de méthane dans l’atmosphère terrestre avant l’ère industrielle. Les résultats de la recherche ont été présentés dans le PNAS.

Une théorie sur la formation du méthane abiotique

Les scientifiques connaissent ce type de gaz depuis longtemps. Toutefois, jusqu’ici, ils ont eu des difficultés à expliquer leurs origines. Néanmoins, après avoir étudié les échantillons, l’équipe de WHOI a conclu que le méthane se forme lorsque l’eau de mer, se déplaçant lentement dans la croûte océanique profonde, est piégée dans un minéral chaud et rocheux appelé « olivine ». Appartenant au groupe des silicates, celui-ci constitue le principal composant du manteau supérieur de la Terre.

Les chercheurs ont expliqué que, à cause du refroidissement du minéral, l’eau emprisonnée dans les « inclusions fluides » subit une réaction chimique appelée serpentinisation. Il en résulte alors du méthane et de l’hydrogène. Ces derniers peuvent y rester « sur des échelles de temps géologiques jusqu’à leur extraction par dissolution ou fracturation de l’hôte olivier ».

Ils ont également précisé que ce processus aurait commencé depuis le début de la tectonique des plaques. Celui-ci aurait aussi joué un rôle dans la formation de la vie.

L’une des plus grandes sources de CH4 abiotique sur Terre

Par ailleurs, après avoir analysé les différentes proportions des produits chimiques à l’intérieur des roches, les scientifiques ont conclu qu’il pourrait s’agir d’un immense réservoir. « L’extrapolation de nos résultats à l’échelle mondiale suggère que les inclusions pourraient représenter l’une des plus grandes sources de CH4 abiotique sur Terre », ont-ils souligné.

Enfin, d’une certaine manière, cette découverte pourrait aider les scientifiques à mieux comprendre la persistance du méthane ailleurs que sur Terre. Rappelons que celui-ci existe dans d’autres endroits de l’univers, même en l’absence d’eau liquide ou d’activité hydrothermale.

Elle pourrait même aider dans la recherche de la vie extraterrestre. « Parce que des inclusions fluides peuvent se former dans les roches riches en olivines qui interagissent avec l’eau sur les corps célestes ailleurs dans notre système solaire, leur formation peut avoir des implications clés pour le maintien de la vie microbienne au-delà de la Terre. »

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