Un missile nord-coréen a “frôlé” un Boeing 777 d’Air France

Le vendredi 28 juillet, un Boeing 777 d’Air France effectuait une liaison habituelle entre Tokyo-Haneda et Paris-Charles-de-Gaulle avec 316 passagers et 16 membres d’équipage à son bord. Au même moment, le régime nord-coréen effectuait un essai de tir de missile intercontinental, le deuxième en moins d’un mois.

Essais qui agitent logiquement la communauté internationale. Selon CNN, lors de sa retombée dans la mer du Japon, située entre l’archipel nippon et la Corée du Nord, ce danger volant serait passé à 100 kilomètres environ du vol AF293 d’Air France.

Une distance qui peut paraître conséquente au premier abord, mais qui se révèle minimale à l’échelle du trafic aérien.

Un événement rarissime, mais très inquiétant

100 kilomètres correspondent à seulement 7 minutes de vol de l’appareil. Ce qui signifie que s’il avait eu de l’avance, il aurait pu se retrouver sur la trajectoire du missile. Avant sa chute, l’engin balistique a parcouru 1 000 kilomètres et atteint une altitude maximale de 3 200 kilomètres. Il s’est ensuite écrasé à 16 kilomètres de deux couloirs aériens.

Air France assure que « le vol AF293 du 28 juillet 2017, s’est déroulé conformément à son plan de vol et sans qu’aucun événement ne soit relevé. Ce vol a emprunté une des routes aériennes utilisées par de nombreuses compagnies pour relier le Japon à l’Europe. »

Air France « rappelle qu’elle analyse en continu les zones de survol à risque et adapte ses plans de vol en conséquence. » C’est pourquoi, par précaution, la compagnie a pris la décision d’élargir la zone de non-survol autour de la Corée du Nord, un pays qui n’est évidemment non survolé par la compagnie aérienne tricolore.

Des événements difficiles à prévenir

L’Organisation Internationale de l’Aviation Civile (OACI) rappelle que les États sont souverains de leur espace aérien, et de ce fait, de leur sécurité. Pour autant, même si les autorités japonaises ont publié deux messages aux navigants aériens suite à ce lancement de missile, ils ne précisaient ni indication, ni instruction nécessitant une action opérationnelle de la part d’Air France.

Mark Rosenker, expert en sécurité aérienne, a pointé que le système aérien mondial n’est pas préparé à un lancement imprévu de missile. Il précise à la chaîne CBS : « Je ne crois pas que le contrôle du trafic aérien serait en mesure de prévenir un avion qu’un missile s’apprête à croiser son chemin. »

Des propos qui ne rassurent pas, d’autant que le 4 juillet dernier, un autre essai balistique de Pyongyang avait déjà traversé un espace aérien très emprunté par les vols commerciaux. Depuis le début de l’année, il s’agit du quatorzième tir de missile de la Corée du Nord. Un chiffre alarmant qui n’apaisera pas le contexte géopolitique international.

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