Une espèce de maïs pourrait résoudre l’un des plus gros problèmes environnementaux

Une espèce de maïs originaire d’Oaxaca, au Mexique, pourrait absorber de l’azote suspendu dans l’air. Ce maïs mesure 5 mètres, soit le double de la taille du maïs normal. En se développant, cette plante fait ressortir des racines aériennes, des protrusions rouges qui ressemblent à des doigts dégoulinants de bave.

Depuis des années, les Mexicains le cultivent et s’en nourrissent.

Selon les scientifiques, cette plante aurait le pouvoir de résoudre l’un des problèmes environnementaux majeurs qui touchent actuellement notre planète : la pollution azotée. Si l’atmosphère est composée à 78% d’azote, celle-ci reste hors de portée des animaux et de la majorité des plantes.

Parmi les cultures, seules quelques légumineuses accèdent à cet azote et seulement par le biais de bactéries qui utilisent une enzyme pour fixer l’azote atmosphérique. Selon R. Ford Denison, écologiste des cultures à l’université du Minnesota, les grandes cultures comme le riz, le maïs et le blé ne peuvent pas y accéder.

57% d’azote provenant des engrais synthétiques

Au début du 20e siècle, Fritz Haber, un scientifique allemand, a conçu le procédé Haber-Bosch pour convertir l’azote atmosphérique en ammoniac. C’est cet ammoniac qui constitue la base des engrais synthétiques utilisés par la majorité des agriculteurs du monde entier.

Selon Alan Bennet, biologiste végétal à l’université de Californie de Davis, sans cet engrais synthétique, les cultures ne seront pas suffisantes pour nourrir la population mondiale actuelle.

Le problème, c’est que les agriculteurs ne savent pas comment calculer la quantité d’engrais nécessaire à leurs cultures, ce qui entraîne une surutilisation ainsi que des déchets. Xin zhang, spécialiste de l’environnement au Center for Environmental Science de l’université du Maryland, estime que près de 57% de l’azote contenu dans les engrais polluent actuellement l’environnement.

Fixation entre 29 à 82% de l’azote

C’est ici que le maïs mexicain de la Sierra Mixe entre en action. Dans une étude publiée le 7 août 2018 dans PLOS Biology, les scientifiques écrivent que ce maïs est composé de plusieurs bactéries qui fixent l’azote dans l’air. D’après les chercheurs, ce maïs fixe entre 29 à 82% d’azote.

Selon Bennett, plusieurs sociétés agricoles, start-ups, entreprises de biotechnologie et même la Fondation Gates investissent dans le développement d’une technologie capable de fixer de l’azote pour les cultures. Si cette technologie voyait le jour, le rendement des agriculteurs les moins favorisés, ceux qui ne peuvent pas acheter des engrais, augmenterait jusqu’à attendre les 2,5 à 7,2 milliards de dollars. Si cette technologie venait à être adoptée dans le monde entier, l’économie atteindrait des sommets allant de 17 à 70 milliards de dollars.

David Zilberman, économiste agricole à l’université de Californie à Berkeley, déclare que cette technologie sera non seulement bénéfique pour les agriculteurs mais aussi pour les consommateurs et, surtout, pour l’environnement.

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