Vente d’opioïdes : Twitter refuse l’accès à ses données

Twitter a récemment été félicité pour avoir donné l’accès à des données sur ses publications publiques à des chercheurs. Toutefois, un chercheur qui étudie les ventes illicites de drogue sur les plateformes sociales, dont Twitter, a reproché au site de microblogging de lui refuser l’accès aux API.

Le chercheur se nomme Timothy MacKey et il vient de l’université de Californie à San Diego. Au cours des années 2016 et 2017, le scientifique et son équipe ont mené des investigations sur les ventes de drogues illicites sur les médias sociaux comme Facebook, Snapchat, Instagram, etc.

La raison qui motive leurs recherches est qu’en 2017, les Centers for Disease Control and Prevention ont déclaré que les opioïdes, particulièrement l’héroïne, le fentanyl et les analgésiques, ont causé la mort d’environ 60 000 personnes.

Le refus déconcertant de Twitter

Le nom de Mackey n’est pas inconnu. Il a été mentionné lors des audiences du Congrès sur les entreprises de médias sociaux et a également été cité dans l’affaire de répression menée par le directeur de la Food and Drug Administration, Scoot Gottlieb, contre les ventes en ligne illicites de médicaments.

Mackey a déclaré à Buzzfeed que le refus de Twitter l’a déconcerté alors que, selon lui, nous sommes actuellement en présence d’une épidémie de surdose d’opioïdes. Toutefois, le refus de la plateforme semble résulter d’une violation de ses conditions d’utilisation. Les recherches effectuées par Mackey visent à trouver des trafiquants de drogue présumés sur Twitter alors que les conditions d’utilisation du réseau social interdisent l’utilisation des données du service pour la surveillance des utilisateurs.

Virer les opioïdes, mais cautionner les autres drogues

Twitter a redonné l’accès de son API à Mackey le 5 septembre 2018 à la suite d’une discussion avec les représentants de la plateforme sociale. Un porte-parole de Twitter a déclaré à BuzzFeed News que Mackey a été informé des politiques de protection des données des utilisateurs et de la protection de leur vie privée. Il a également ajouté que l’entreprise continuera de travailler avec des universitaires sur des projets.

David Carroll, professeur de médias numériques à la Parsons School of Design, a déclaré que Twitter était préoccupé par la manière de protéger les données de ses utilisateurs et d’éviter des situations telles que le scandale Cambridge Analytica. Le professeur explique aussi que la surveillance universitaire pour l’application de la loi est dans la zone grise de l’incertitude éthique dans le sens où l’on ignore encore où se trouve la ligne de surveillance acceptable dans le but de sauver des vies.

Pour Mackey, Twitter fait actuellement un excellent travail en interdisant les ventes de fentanyl et d’héroïne sur sa plateforme. Cependant, le chercheur déclare que le réseau social laisse toujours passer les autres drogues illicites qui n’entrent pas dans la catégorie des opioïdes.

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