2I/Borisov : une composition hors du commun pour le visiteur interstellaire

2I/Borisov est entré dans le système solaire l’année dernière et la comète s’est rapidement retrouvée au centre de toutes les attentions lorsque les astronomes ont réalisé qu’elle provenait d’un point extérieur à notre système.

Tout comme Oumuamua, qui a beaucoup fait parler de lui dernièrement, le corps est en effet un visiteur interstellaire – entendez par là un objet venant d’un autre système que le nôtre.

2I/Borisov vu par Hubble
Capture YouTube

Depuis, bien sûr, 2I/Borisov a fait l’objet de plusieurs études, nous avons d’ailleurs appris que son coeur était en train de se briser, mais la dernière en date est sans doute la plus intéressante.

2I/Borisov, un visiteur venu de loin

En décembre 2019, une équipe de chercheurs a en effet pointé les antennes du réseau ALMA vers la comète afin de récolter des informations sur les produits chimiques contenus à l’intérieur.

Durant les mois suivants, les chercheurs ont travaillé sur leur relevé et ils viennent de publier leurs résultats de recherche. Leur article est paru en début de semaine dans la revue Nature Astronomy et elle révèle une composition hors du commun pour un corps qui l’est tout autant.

D’après l’équipe dirigée par Martin Cordiner et Stefanie Milam du Goddard Space Flight Center de la NASA, le gaz sortait de la comète contenait en effet des quantités anormalement élevées de monoxyde de carbone.

Toujours selon leurs relevés, la concentration en CO de la comète serait entre neuf et vingt-six fois supérieure à celle d’une comète issue du système solaire. Elle serait même supérieure à celle relevée dans les comètes passant à moins de deux unités astronomiques de notre étoile.

Une concentration anormalement élevée de CO

Si les comètes fascinent autant les astronomes, c’est principalement parce qu’elles sont les témoins privilégiés de leur système. Contrairement à une planète, leur composition n’évolue que très peu tout au long de leur vie. Observer une comète, analyser ses composés chimiques, revient donc à jeter un regard en arrière, sur l’histoire d’un système.

Constater une anomalie, c’est bien, mais cela ne suffit pas. Il faut aussi être en mesure de l’expliquer. Les chercheurs restent bien entendu prudents, mais ils pensent que 2I/Borisov s’est formé à partir de matériaux très riches en glace.

En effet, la concentration en CO change énormément d’une comète à l’autre. Pour l’heure, les astronomes ne sont pas capables d’expliquer ces variations, mais beaucoup pensent que cela à voir avec l’endroit où se forment les corps… ou avec sa trajectoire.

Et c’est précisément ce qui rend la découverte de ces chercheurs aussi intéressantes. Leurs données devraient en effet nous donner un peu d’informations sur l’endroit d’où vient le corps… et accessoirement nous permettre de savoir si ce système lointain est vraiment si différent du nôtre.

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