
4 gènes seraient à l’origine des pensées et des actes suicidaires
Des chercheurs de l’université de Duke et de la VA de Durham ont récemment mené une étude portant sur le facteur génétique à l’origine des pensées suicidaires chez les vétérans de l’armée américaine. Au cours de leurs analyses, ils ont étudié le génome entier des participants afin d’identifier les gènes responsables de leurs comportements suicidaires. Les scientifiques ont alors pu identifier un groupe de quatre gènes qui apparaissent fréquemment chez les anciens combattants ayant eu des antécédents documentés de pensées ou d’actions suicidaires.
Les chercheurs ont en déduit que ces gènes sont probablement responsables de leur dépression et de leurs pulsions morbides. Des travaux supplémentaires sont encore nécessaires afin de déterminer si ces marqueurs génétiques peuvent conduire à des traitements ciblés.
En tout cas, ces premiers résultats ont déjà permis aux scientifiques de mieux comprendre comment ces facteurs de risque héréditaires contribuent au développement des pensées et des actions suicidaires.
Des gènes liés à des troubles psychiatriques à l’origine du suicide ?
Cette étude a été mise en ligne dans la revue JAMA Psychiatry le 14 décembre dernier. Nathan Kimbrel, professeur associé au département de psychiatrie et des sciences du comportement à Duke, en est le coauteur principal avec Allison Ashley-Koch, professeur au département de médecine de Duke. Kimbrel et ses collègues ont analysé sur les génomes de 633 778 anciens combattants de l’armée américaine.
Dans ce groupe de vétérans, 121 211 cas de pensées ou d’actions suicidaires ont été identifiés à partir des dossiers médicaux. Les participants qui n’ont pas d’antécédents documentés de comportements autodestructeurs au cours de leur vie ont été classés comme témoins. Grâce à des analyses de sang à l’échelle du génome, les chercheurs ont alors pu identifier un groupe de quatre gènes fortement liés qui ont déjà été précédemment associés à des troubles psychiatriques.
Agir sur les facteurs génétiques aiderait à réduire les décès par suicide
Le professeur Kimbrel a souligné l’importance de leurs travaux dans la lutte contre les comportements suicidaires. Le suicide est à l’origine de plus de 700 000 décès par an aux États-Unis et constitue la quatrième cause de décès chez les personnes âgées de 15 à 29 ans. Selon lui, ces gènes liés au suicide ne prédestinent personne à des problèmes ou à vivre un quotidien difficile.
Cependant, leurs travaux ont permis de démontrer que les personnes qui portent ces gènes ont un risque accru de développer des pensées ou des actes suicidaires lorsqu’ils sont en difficultés. Les risques présentés par la présence de ces gènes sont donc conditionnés par les évènements de la vie. Le fait de mieux comprendre les voies biologiques qui font qu’une personne adopte un comportement suicidaire aiderait les cliniciens à prévenir de nombreux décès tragiques.
SOURCE : SCITECHDAILY