Activision Blizzard : Le conseil d’administration agi face au scandale de harcèlement sexuel

C’est ce qu’indique en tout cas un rapport d’enquête interne de la société de jeux vidéo américaine.

Activision Blizzard
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Cela fait maintenant presque un an que le scandale du célèbre studio de jeux Activision Blizzard a commencé. Récemment, la compagnie a soumis à la Securities Exchange Commission des États-Unis (SEC) un rapport d’enquête interne concernant les accusations de harcèlement sexuel sur lesquelles ce scandale porte.

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Intégrité et détermination

Le rapport soumis au gendarme américain, et rendu public le 16 juin 2022, a conclu que « le conseil d’administration n’a jamais intentionnellement ignoré ou essayé de minimiser les incidents de harcèlement sexuel qui ont eu lieu et été signalés » au sein de la société de développement de jeux vidéo. « Contrairement à de nombreuses allégations, le conseil d’administration et ses conseillers externes ont déterminé qu’il n’y a aucune preuve suggérant que les cadres supérieurs d’Activision Blizzard aient intentionnellement ignoré ou tenté de minimiser les cas de harcèlement sexuel qui se sont produits et ont été signalés », poursuit-il.

Le document ajoute que les hauts cadres d’Activision Blizzard ont réagi « en temps opportun, avec intégrité et détermination » pour résoudre au mieux les problèmes qui ont nui à la réputation de la firme ces derniers mois. Parmi les mesures prises par le géant américain dans ce sens, il a quadruplé la taille de sa division Ethique et Conformité depuis juillet 2021 (le mois où le scandale a émergé), triplé son investissement dans la formation anti-harcèlement et discrimination, et annoncé le lancement d’une nouvelle politique de tolérance zéro par rapport au harcèlement.

Par ailleurs, suite à un accord avec la Commission américaine pour l’égalité des chances en matière d’emploi (EEOC) en septembre passé, Activision a annoncé qu’elle créerait un fonds de 18 millions de dollars pour indemniser les employés ou anciens employés ayant été victimes de harcèlement et de discrimination. Pour certains observateurs, cette somme est insignifiante comparée à la valeur du groupe qui s’élève à presque 60 milliards de dollars.

Malgré toutes ces nouvelles mesures visant à améliorer le cadre de travail à la compagnie, Activision Blizzard continue d’être la cible de multiples critiques, aussi bien dans le médias que dans l’industrie du jeu vidéo. Les studios attribuent cette situation au Département de l’emploi équitable et du logement de Californie (ndr : ce dernier a déposé la plainte initiale contre le développeur de jeux).

En effet, les auteurs du rapport de l’enquête interne d’Activision Blizzard estiment que les médias ne lui font pas justice, en réduisant l’image de toute la compagnie à des actes commis par une minorité qui a d’ailleurs été punie.

Secousses persistantes

Entre juillet passé et aujourd’hui, plusieurs éléments importants d’Activision ont quitté le navire ; certains de leur propre gré et d’autres non. Parmi ceux-ci, il y a notamment l’ancien président de Blizzard, J. Allen Brack ou encore Alex Afrasiabi qui était directeur créatif en chef du projet World of Warcraft.

En dépit des multiples départs, plusieurs employés de la firme ont protesté en novembre dernier, exprimant leur désir de voir tomber le PDG d’Activision Blizzard, Bobby Kotick. Ce dernier, à l’époque, était indexé par un article du Wall Street Journal pour avoir, supposément, décidé de ne pas informer le conseil d’administration de la compagnie des pratiques de harcèlement sexuel au sein de cette dernière. Pour l’instant, Kotick, qui a nié cette accusation, a encore sa tête sur ses épaules, mais cela pourrait changer puisque la compagnie est à l’aube d’une nouvelle ère.

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Il faut effectivement souligner qu’en janvier passé Microsoft a annoncé vouloir acquérir Activision Blizzard pour un montant record : 68,7 milliards $. Toutefois, l’opération est présentement sujette à une enquête antitrust menée par la Commission fédérale du commerce des USA ; Ceci, même si elle a déjà été approuvée par les actionnaires des studios de jeux vidéo.

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