L’annonce a fait l’effet d’une bombe dans l’univers vidéoludique. Le 18 janvier dernier, Microsoft par l’intermédiaire d’un article de blog, avait indiqué qu’il avait trouvé un accord pour le rachat d’Activision Blizzard. Le montant de la transaction (68,7 milliards de dollars) avait fait le tour de tous les médias. L’opération n’a pas encore été entièrement validée. Toutefois, elle n’a pas manqué de soulever des inquiétudes et des questionnements.

Après les régulateurs antitrust qui hésitent à valider l’opération, c’est au tour des personnes directement concernées d’émettre des réserves. En effet, un actionnaire d’Activision Blizzard vient d’intenter une action contre la société à propos de l’acquisition de Microsoft. Celui-ci évoque un conflit d’intérêts.
Une opération qui profite uniquement au conseil d’administration
L’actionnaire en question porte le nom de Kyle Watson. Il a déposé un recours en justice le 24 février dernier contre le conseil d’administration d’Activision Blizzard qu’il accuse de conflits d’intérêts. Il a indiqué qu’il cherchait à préserver les intérêts des actionnaires de la société qui seraient menacés par l’accord de vente conclu avec Microsoft.
Pour le plaignant, le plan proposé par Microsoft et validé par Activision Blizzard violerait le Securities Exchange Act. Selon l’avocat de monsieur Watson, le document déposé auprès de la SEC le 18 février dernier par la société de jeux vidéo serait incomplet et trompeur. Il estime qu’il manque les détails concernant le comité ayant piloté le processus de vente de Blizzard Activision.
Dans son acte d’accusation, l’actionnaire ne s’est pas arrêté là. Il a soulevé également des questions de conflits d’intérêts. Il trouve que l’accord conclu entre la société et Microsoft n’avantageait pas les actionnaires d’Activision Blizzard. Au contraire, celui-ci ne conviendrait qu’au conseil d’administration de la société et aux dirigeants de la société.
Ce qui présente un vrai problème de conflits d’intérêts. L’actionnaire mécontent n’a pas manqué de souligner le beau parachute doré réservé, en cas de renvoi, à l’actuel PDG de la société, Bobby Kotick.
Activision Blizzard serein face aux accusations de son actionnaire
M. Watson avec son action en justice espère deux choses. Dans un premier temps, il voudrait que la société publie une autre déclaration préliminaire auprès de la SEC. Une déclaration qui cette fois-ci serait plus détaillée et ne comporterait aucune affirmation trompeuse. Dans un second temps, le plaignant souhaite bénéficier en tant qu’actionnaire de dommages et intérêts en cas de validation de la transaction.
Activision Blizzard n’a pas hésité à réagir face à la procédure judiciaire à laquelle elle doit prochainement faire face. Dans une déclaration faite auprès de Polygon, la société a estimé qu’elle ne se reconnaissait pas dans les accusations de son actionnaire. Elle a également ajouté qu’elle était impatiente de démontrer son innocence au tribunal avec ses propres arguments.
Par ailleurs, il faut rappeler qu’il ne s’agit pas de la seule procédure que doit gérer la société dirigée par Bobby Kotick. Celle-ci fait déjà l’objet d’une enquête menée par la SEC. Son acquisition par Microsoft sera très bientôt examinée par la FTC qui pourrait bien lancer une action en justice pour s’y opposer.
Pour finir, la société est également poursuivie par un groupe d’actionnaires d’Activision Blizzard pour des raisons différentes de celles de M. Watson. Ils estiment que les dirigeants de la société ont fait preuve de négligence dans la gestion des accusations de harcèlement sexuel et de discrimination.
Source : Gaming Bolt