ADN, protéger les informations génétiques dans une base de données universelle ?

En voilà une bien étrange suggestion quand on sait que les bases de données sont relativement faciles d’accès. L’idée vient d’un groupe de chercheurs du Centre pour la confidentialité et l’identité génétiques en milieu communautaire du Centre médical de l’université de Vanderbilt, à Nashville, dans le Tennessee.

Dans un article publié la semaine dernière dans la revue Sciences, les scientifiques proposent aux Américains de déposer leurs informations génétiques dans une base de données ADN universelle et nationale, soi-disant dans le but de préserver la confidentialité des infos.

ADN sédiments
Crédits Pixabay

À première vue, l’idée semble complètement contre-productive, mais les chercheurs ont de « bons » arguments pour convaincre de l’intérêt qu’on devrait lui porter.

Pour une réglementation plus simple

On ne peut s’empêcher de se poser la question : comment nos informations génétiques pourraient être privées et en sécurité si elles sont intégrées dans une base de données géante sur l’ADN à laquelle les autorités et les scientifiques auront sûrement accès ?

James Hazel, un des principaux auteurs de l’article publié dans Sciences explique : « Actuellement, les forces de l’ordre ont déjà un accès potentiel à des millions de données. Un système universel serait beaucoup plus facile à réglementer. »

Lui et ses collègues avancent que les données ADN subissent déjà une exposition massive. C’est pourquoi ils suggèrent de les intégrer dans une base protégée afin de justement réduire les risques qu’ils ne tombent sous la main de personnes malintentionnées.

L’utilisation des bases de données par les autorités

Aux USA, les États et les autorités fédérales possèdent des bases de données qui répertorient les données génétiques de plus de 16,5 millions de personnes ayant été arrêtées ou condamnées pour un crime. Actuellement, les autorités peuvent consulter ces informations comme bon leur semble, généralement dans le cadre d’enquêtes.

Dans certain cas, la police consulte également des bases open source appartenant à des particuliers. Ce fut notamment le cas de la police californienne en avril 2018. Grâce aux informations récoltées dans une base de données appartenant à des amateurs de généalogie, les autorités ont pu remonter jusqu’à un tueur en série et procéder à son arrestation.

Qu’en est-il de la vie privée ?

Selon Hazel, si la population entière décidait de répertorier ses données génétiques dans des bases ADN, alors l’accès à ces bases sera beaucoup plus réglementé et contrôlé.

Les forces de l’ordre ne pourront ainsi plus y accéder comme bon leur semble, car il faudra la permission d’un juge pour pouvoir consulter l’ensemble des informations.

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