Affaire Pornhub : les travailleuses du sexe demandent à être entendues

L’affaire Pornhub continue de défrayer la chronique. Pour rappel, le géant du divertissement pour adultes est tombé en disgrâce après qu’un article publié par le New York Times l’ait accusé d’héberger des vidéos de viol et d’exploitation sexuelle sur des mineurs. Suite à cela, Pornhub a été la cible d’une poursuite judiciaire, mais pas que.

Le site de Mindgeek fait actuellement l’objet d’une enquête menée par le Comité permanent sur l’accès à l’information, la protection de la vie privée et l’éthique de Montréal. L’affaire Pornhub devrait aboutir à la mise en place de nouvelles mesures qui visent à réglementer la diffusion de contenus pornographiques en ligne et à protéger la vie privée des personnes qui y apparaissent sans leur consentement.

Une femme se tenant le visage dans la pénombre
Photo de Juan Pablo Serrano Arenas provenant de Pexels

L’application de ces mesures inquiète cependant les travailleuses du sexe. Pour protéger leurs intérêts, ces dernières souhaitent témoigner devant le comité parlementaire.

Des mesures qui auront un impact sur les travailleuses du sexe ?

L’artiste Kate Sinclaire craint que l’enquête menée par le comité permanent sur l’accès à l’information ne porte préjudice à son travail. Cette dernière est connue à Winnipeg pour son travail en tant que photographe. À travers ses œuvres, Kate aspire à célébrer les genres et les sexualités. Son but est d’aider les gens à être fiers d’eux-mêmes.

Kate Sinclaire a utilisé la photographie pour surmonter un traumatisme qu’elle a vécu alors qu’elle n’était âgée que de 19 ans. Pour l’histoire, son petit ami de l’époque avait diffusé des images explicites d’elle sur la toile, sans son autorisation. Aujourd’hui, Kate s’inquiète des décisions que le Comité pourrait être amené à prendre après l’affaire Pornhub.

« Je crains que cela rende mon travail moins réalisable. Ces éléments pourraient devenir illégaux. Je pourrais être criminalisée », a-t-elle expliqué.

Les travailleuses du sexe veulent témoigner

Les travailleuses du sexe estiment qu’il est important qu’elles puissent témoigner de vive voix devant le comité. Cependant, les députés ne semblent pas disposés à leur donner la parole. En tout cas, c’est ce qu’affirme Sandra Wesley, directrice du groupe de défense des travailleuses du sexe Stella, basé à Montréal.

« La réponse que j’ai obtenue est que les travailleuses du sexe ne sont pas pertinentes dans ce débat. »

Le comité ne s’intéresserait « qu’à des cas de vidéos non consensuelles ou de rapports sexuels non consensuels diffusés sur ces plateformes. » Chris Warkentin, le président du comité, a invité ceux qui voudraient témoigner à soumettre des mémoires écrits.

Pour Sandra Wesley, cela n’est pas suffisant :

« Pour nous, la nécessité de témoigner verbalement devant le comité est extrêmement importante. Nous savons que notre mémoire sera ignoré. »

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