Si vous n’étiez pas au courant qu’Amazon s’est lancé dans le jeu vidéo, on ne peut pas vous vouloir : tout semble aller pour le mieux pour le monstre du web 3.0… tout, sauf sa récente tentative d’entrer sur le marché du jeu vidéo. Après une succession d’échecs en série et le départ de Jeff Bezos du poste de directeur général, on aurait pu s’attendre à moult changements au sein de la division consacrée au loisir vidéoludique…
Mais qu’à cela ne tienne : comme l’a annoncé le nouveau chef Andy Jassy dans un email à destination des équipes internes et dont le contenu nous est rapporté par le site Bloomberg, Amazon n’a pas dit son dernier mot.
Jassy ne semble ainsi pas prêt à baisser les bras pour autant et promet même un avenir radieux pour le studio interne d’Amazon, et cela même après l’accueil critique cuisant de l’adaptation de l’émission automobile The Grand Tour (depuis retiré de la vente), ou plus récemment l’échec commercial du hero-shooter Crucible l’année dernière, disparu de la conscience populaire comme un vague souvenir d’une copie d’Overwatch qui ne voulait pas dire son nom.
“Certaines entreprises décollent dès la première année, d’autres prennent beaucoup plus de temps. Bien que nous n’ayons pas constamment réussi jusqu’à maintenant chez AGS, je suis certain que l’on y arrivera si on tient le coup. Atteindre un succès immédiat est forcément moins stressant, mais quand ça prend plus de temps, c’est souvent meilleur. Je pense que cette équipe y arrivera si on se concentre sur ce qui importe le plus.”
Pétards mouillés à répétition pour Amazon
Cet email semble ainsi être une réponse indirecte à un autre article paru la semaine dernière sur les pages du même site, narrant les dessous des récentes tentatives infructueuses d’Amazon à faire valoir son studio sur la scène du jeu vidéo. Intitulé “Amazon Can Make Just About Anything—Except a Good Video Game” (“Amazon peut faire à peu près tout – si ce n’est un bon jeu vidéo”, NdlR), Jason Schreier – ex-rédacteur en chef du site Kotaku – est loin d’être tendre avec les nombreuses décisions prises par le géant d’e-commerce pour faire décoller le studio interne nouveau-né Amazon Game Studios : d’abord en plaçant Mike Frazzini à sa tête – un inconnu total du monde de la production vidéoludique – puis en adoptant une philosophie corporate hyperaxée sur les consommateurs et les études de marché, bien loin de l’approche plus artistique que requiert l’élaboration d’un bon jeu vidéo.
L’environnement du studio décrit dans les lignes de Schreier semble être l’amalgame parfait des pires aspects de la production de jeu vidéo d’aujourd’hui, avec des exemples d’un sexisme rampant – “les pires expériences dans l’industrie” d’après trois anciennes développeuses du studio – et une obsession à atteindre le plus large public possible, au détriment d’une quelconque ligne directrice.