Le directeur technique de Meta, Andrew Bosworth, s’est prononcé sur la question de la propagation de fausses informations en ligne concernant la Covid-19. Selon lui, c’est la société qui est à blâmer et non les médias sociaux. Il s’agirait selon l’informaticien américain, d’une conséquence de la liberté d’expression.
Pour Andrew Bosworth, c’est la société qui choisit ce qu’elle suit et partage
Le directeur technique de Meta, anciennement connu sous le nom de Facebook, Andrew Bosworth, accuse chaque internaute de la propagation de la désinformation en ligne concernant la COVID-19. S’exprimant lors d’une interview avec Axios sur HBO sur le rôle des réseaux sociaux dans les problèmes de société, il a affirmé que la désinformation politique et médicale liée au coronavirus sont des “problèmes de société”.
Alors que Facebook a été fortement critiqué pour les contenus faux ou nuisibles partagés sur sa plateforme, notamment en ce qui concerne la pandémie de COVID-19, ces propos de Bosworth interviennent en contre-déclaration.
Expliquant que la désinformation est constituée de données et d’informations partagées sur les réseaux sociaux par des individus, Bosworth a déclaré : « Les humains sont ceux qui choisissent de croire ou de ne pas croire une chose. Ce sont eux qui choisissent de partager ou de ne pas partager une chose. »
Il a également ajouté que la désinformation est la conséquence de la liberté d’expression, qui « peut parfois être dangereuse », en particulier lorsqu’elle est utilisée à des fins de désinformation.
« Je ne me sens pas du tout à l’aise de dire qu’ils n’ont pas de voix parce que je ne suis d’accord avec ce qu’ils ont dit », a déclaré Andrew Bosworth à Axios
Lorsqu’on lui a demandé si l’attitude envers un vaccin contre le COVID-19 aurait été la même sans les réseaux sociaux, Bosworth a souligné que Facebook joue un rôle important dans la « diffusion d’informations faisant autorité » sur le coronavirus.
Néanmoins, il appartient aux utilisateurs de décider quelles informations ils choisissent de croire dans le respect de leurs convictions personnelles. Il a également ajouté qu’ils ont le choix de s’appuyer ou non sur des informations fiables ou de respecter le point de vue de leurs amis et de leur famille.
« Ils sont autorisés à le faire. Vous avez un problème avec ces personnes. Vous n’avez pas de problème avec Facebook. Vous ne pouvez pas m’en faire endosser la responsabilité », a déclaré Bosworth.
Désinformation sur les réseaux sociaux
Facebook a récemment fait l’objet de critiques sur la propagation de la désinformation et de la manipulation depuis les élections présidentielles américaines. De plus, d’autres applications de médias sociaux comme Twitter, Google ont également été examinées au microscope et souvent accusées de diffuser de fausses informations.
Pas plus tard que samedi dernier, le président turc Recep Tayyip Erdogan a décrit les médias sociaux comme « l’une des principales menaces pour la démocratie ». Plus tôt en novembre, le duc de Sussex, le prince Harry, avait également décrit la désinformation en ligne comme une « crise humanitaire mondiale » dans un rapport intitulé « The Aspen Commission on Information Order », qui vise à lutter contre la désinformation croissante en ligne avec des directives appropriées contre les fausses nouvelles.
Cependant, en octobre, lorsque les législateurs britanniques ont interrogé les représentants de Meta sur la gestion par l’entreprise de la sécurité des médias en ligne, la responsable de la sécurité mondiale de Facebook, Antigone Davis, avait alors déclaré que l’entreprise n’avait “aucun intérêt” à proposer une expérience négative et dangereuse sur sa plateforme. « Nous n’avons aucun intérêt commercial, aucun intérêt commercial du tout, à offrir aux gens une expérience négative ou dangereuse », avait-elle déclaré.
A ce stade de ce débat, pensez-vous comme Andrew Bosworth que les internautes sont les seuls responsables de la désinformation ou Meta a également une part de responsabilité ?