Aaron Epstein a 90 ans, mais cela ne l’empêche pas d’être très connecté. Preuve en est, en 1960, il a été parmi les premiers habitants de sa ville à investir dans un abonnement téléphonique, un abonnement souscrit auprès de l’opérateur AT&T, qu’il n’a jamais quitté et chez qui il a également pris un abonnement Internet.
Mais voilà, depuis, pas mal d’eau a coulé sous les ponts et la belle histoire d’amour que l’homme entretenait avec son opérateur est en train de prendre l’eau.
Alors même que les débits se sont envolés, notre héros des temps modernes doit en effet se contenter d’une connexion de 3 Mbps. Une connexion insuffisante pour profiter de tout ce que le web a à offrir.
Il en a marre des petits débits de sa connexion et il décide de publier une annonce
A sa place, la plupart des gens auraient changé d’opérateur pour faire jouer la concurrence, mais Aaron a opté pour un autre choix. Un choix totalement inattendu, qui plus est. Il a effectivement payé plus de 10 000 dollars pour acheter une publicité dans les éditions de Manhattan et de Dallas du Wall Street Journal… pour se plaindre de son opérateur.
La publicité en question prend effectivement la forme d’une lettre ouverte adressée à M. Stankey, le CEO d’AT&T. Une lettre dont voici la traduction :
Cher M. Stankey,
AT&T se targue d’être un leader des communications électroniques.
Malheureusement, pour les personnes qui vivent à N. Hollywood, CA 91607, AT&T est devenu une grande déception.
Beaucoup de nos voisins sont les travailleurs techniques créatifs des studios Universal, Warner Brothers et Disney dans la ville adjacente de Burbank et dans notre ville.
Nous devons nous tenir au courant de la technologie actuelle et demander à AT&T de nous fournir un service internet rapide. Pourtant, bien qu’AT&T annonce des vitesses allant jusqu’à 100 Mbps pour d’autres quartiers, la vitesse la plus rapide actuellement disponible pour nous (…) n’est que de 3 Mbps.
Vos concurrents ont désormais des débits de plus de 200 Mbps.
Pourquoi AT&T, une entreprise de communication de premier plan, nous traite-t-elle si mal à North Hollywood ?
Sincèrement, Aaron M. Epstein, client AT&T depuis 1960.
Aaron Epstein, Wall Street Journal
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Une histoire qui a bénéficié d’un gros coup de projecteur
Inutile de le préciser, mais la lettre en question n’est pas passée inaperçue. Elle a même bénéficié d’une belle mise en lumière sur les réseaux sociaux, et notamment sur Twitter. Rapportée par Raju Narisetti, l’histoire a en effet totalisé des centaines de retweets, ce qui lui a permis ensuite d’être reprise chez la plupart des médias anglo-saxons.
AT&T, de son côté, n’a pas encore répondu, mais Ars Technica a contacté un porte-parole de l’entreprise qui a confié à nos confrères que l’opérateur s’apprêtait à prendre contact avec le plaignant. Il a également rappelé que l’entreprise investissait chaque année beaucoup d’argent dans le développement et l’amélioration de son réseau. Ce qui semble cependant insuffisant du point de vue d’Aaron Epstein.
Quoi qu’il en soit, si vous rencontrez vous-mêmes des soucis avec votre opérateur, vous savez désormais quelle démarche adopter.
MAJ : La version initiale de l’article évoquait une somme de 1 000 $ pour l’annonce. Le principal intéressé a cependant confirmé après coup à nos confrères qu’il avait en réalité dépensé 10 000 $ pour l’opération.
en 1960 Internet n’existait pas, il a alors certainement plutôt conclu un abonnement pour une connexion téléphonique (ce serait plus d’époque) ;-)
supprimé par l’auteur ;-)