
Arnaques en ligne : le parlement britannique estime que les géants du web doivent rembourser les victimes
Meta, Google, YouTube, Twitter, et quelques autres géants de l’industrie tech ont été épinglés dans un rapport de la commission du parlement britannique du trésor sur le crime économique publié le mercredi 2 février. Dans ce document, les parlementaires plaident en faveur de mesures contraignantes à l’endroit de ces plateformes, afin qu’elles remboursent les consommateurs victimes d’arnaques via leurs sites.
Ralentir l’élan des fraudes en lignes
Le contexte sanitaire lié à la pandémie de Covid-19 a favorisé l’envol de la criminalité en ligne, selon la commission du trésor. Vol des données personnelles, publicités frauduleuses, arnaques, investissements risqués dans les cryptomonnaies, « Ce sont des choses qui se passent sur les plateformes en ligne et elles ne font pas suffisamment d’efforts pour les éliminer, et en bénéficient même financièrement à travers les revenus publicitaires, » a déploré Mel Stride, député conservateur et président de la Commission du trésor. Pour lui, la situation n’a que trop duré. « Pendant trop longtemps, des escrocs pernicieux ont agi en toute impunité. »
Aussi est-il temps pour le gouvernent britannique de considérer plus sérieusement l’étendue de la situation afin « d’agir plus sévèrement et plus rapidement contre cette épidémie grandissante », a plaidé le parlementaire. Avant de rajouter : « Le gouvernement devrait envisager une sorte d’arrangement qui fasse payer le pollueur »
La piste d’un seul gendarme
Pour lutter contre toute forme de crimes, les députés proposent entre autres, la création d’une agence unique contre la criminalité économique, à la place de plusieurs acteurs. Une recommandation qui ferait collaborer le régulateur financier britannique, la Financial Conduct Authority (FCA) et le gendarme des médias sociaux au Royaume-Uni, TechUK.
Le rapport rappelle, par ailleurs, que les banques avaient déjà pris leurs responsabilités en décidant de rembourser les victimes de fraudes bancaires. Du côté du web, des acteurs tels que Meta, Google, TikTok, Amazon, Twitter ou encore Microsoft s’étaient, eux aussi, engagés à ne diffuser que les publicités autorisées par la Financial Conduct Authority (FCA), le régulateur du secteur financier britannique. Cependant, aucun calendrier n’avait été fixé pour l’entrée en vigueur de ces décisions.
Pendant ce temps aux États-Unis, plus de 95 000 personnes ont rapporté avoir été victimes d’arnaque sur les réseaux sociaux l’an dernier. Selon la Federal Trade Commission (Agence fédérale du commerce) qui a révélé le chiffre dans un rapport récent, les cerveaux derrière ces arnaques auraient empoché plus de 770 millions $ sur la période concernée, largement en hausse par rapport à 2020 où les arnaques via réseaux sociaux avaient généré des pertes de 258 millions $ pour les victimes.