Qu’elle n’a pas été notre surprise de découvrir ce matin, dans la boîte de réception de l’adresse principale de la rédaction, un courriel émis par la gendarmerie nationale et nous accusant, entre autres choses, de cyber pornographie, adressions sexuelles et pédopornographie. Il s’agit bien entendu d’une arnaque.
Le courriel en question, écrit totalement en majuscules, se veut incitatif.

Il explique ainsi en substance qu’un dossier portant “une accusation contre notre personne” a été émis et nous invite à consulter le PDF joint au message pour en savoir plus.
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Un courriel contenant de graves accusations
Le PDF, aux couleurs de la gendarmerie nationale, explique qu’une “saisie informatique de cyber-infiltration” (sic) a eu lieu et a révélé que nous nous exposions à plusieurs poursuites judiciaires. Quatre, en réalité, à savoir pédopornographie, pédophilie, exhibitionnisme et cyber pornographie.
Des accusations extrêmement graves, cela va sans dire.
La suite du message nous donne un peu plus de détails. Elle explique notamment que la loi de mars 2007 – l’article n’est pas cité – prévoit des peines aggravées lorsque des “propositions”, des “agressions sexuelles” ou des “viols” ont été commis en recourant à Internet. Et bien sûr, il nous accuse de nous être livrés à ces exactions après avoir été ciblés sur Internet par le biais d’un site d’annonces et pendant des échanges de courriels.
Plus loin, la “gendarmerie” nous révèle que nous avons envoyé des photos dénudées à travers notre adresse IP et que cette dernière a été enregistrée par les gendarmes et constitue une “preuve de nos infractions”.
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Un PDF qui semble en tout point officiel
On en vient ensuite au passage le plus intéressant. Le message nous offre une ouverture. Il nous propose en effet de répondre aux accusations et de nous justifier par retour de mail dans un délai de 72 heures. Et si nous ne faisons pas, alors le pire est bien à venir.
Le message explique ainsi que le rapport de la division sera transmis au procureur adjoint au tribunal de grande instance de Créteil pour établir un mandat d’arrêt à notre encontre. Avec, à la clé, une incarcération et un fichage comme délinquant sexuel. Plus surprenant, il explique que l’intégralité du dossier sera ensuite transmise aux médias pour une diffusion immédiate. Notre famille, nos proches et toute la France entière “verront ce que [nous faisons] sur [notre] ordinateur”.
La fin du PDF nous explique enfin que nous sommes prévenus et il est signé par Monsieur Christian Rodriguez, commissaire divisionnaire et chef de la brigade de protection des mineurs. Précisons enfin que l’adresse de la direction centrale de la police judiciaire est donnée et que le tampon de la gendarmerie signe le message.
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Une arnaque très convaincante
Bien sûr, toutes ces accusations sont totalement fausses. Le courriel est d’ailleurs envoyé par une adresse enregistrée auprès de Neuf. Reste que le message est écrit dans un français impeccable et que toutes les informations indiquées sont correctes. A l’exception, bien sûr, des accusations qui nous sont reprochées.
Toutes les personnes citées existent donc réellement. Et le PDF semble en tout point officiel. Mais bien sûr, il ne l’est pas.
Il ne l’est pas pour une raison assez simple. Si la gendarmerie a réellement quelque chose à reprocher à un individu, alors elle ne le prévient pas gentiment par mail. Elle demande un mandat à un juge et elle perquisitionne son domicile ou elle le place en garde à vue.
Ce courriel n’a donc qu’un seul but réel : vous poussez à répondre et à divulguer des informations confidentielles vous concernant. Informations qui pourront ensuite être réutilisées contre vous.
En effectuant des recherches, nous avons pu constater que l’arnaque circulait depuis le début de l’année dans certains départements. C’est la première fois cependant que nous en sommes la cible.
Encore une fois, donc, nous ne saurons que trop vous inciter à la prudence.

Dire que c’est convaincant c’est un poil poussé :D
Entête de la DCPJ et de la DPM jusque la pourquoi pas… et encore ^^ Donc Police Nationale, des fonctionnaires…
Deuxième ligne, Machin Rodriguez “directeur général de la GENDARMERIE NATIONALE”, ça y-est ça ne colle déjà plus! Ajoutons à ça la signature ou il se dit commissaire divisionnaire et la on rigole :)