Au Groenland, une ancienne base nucléaire présente une menace importante pour l’environnement

Dans les années 50, en pleine guerre froide, l’armée américaine avait construit plusieurs bases clandestines dans la calotte glaciaire du Groenland. Ces bases militaires devaient servir à installer environ 600 missiles balistiques à moyenne portée équipés d’ogives nucléaires, au cas où une nouvelle guerre venait à éclater.

Avec son allure de station scientifique, le site de Camp Century était le plus important de tous. Plus d’un demi-siècle plus tard, il représente désormais un grand danger pour l’environnement.

Crédits Pixabay

Une bombe à retardement dans le Groenland

La base de Camp Century faisait partie d’une mission globale secrète de l’armée américaine baptisée Project Iceworm. En 1967, les USA ont mis fin au projet abandonnant derrière eux Camp Century et ses tonnes de déchets toxiques, recouverts par la glace et la neige.

Les responsables militaires pensaient à l’époque que tout cela resterait à jamais gelé, enseveli sous la glace. Mais ils n’avaient pas prévu une chose : le changement climatique.

En effet, avec la planète qui a commencé à se réchauffer, la glace s’est mise à fondre, laissant s’échapper les substances chimiques toxiques de Camp Century. Et cela pourrait bien créer une tension diplomatique entre les États-Unis et le pays hôte, sans compter le grave danger que court désormais l’écosystème marin de la région.

Une récente étude de Jeff D. Colgan, professeur agrégé de sciences politiques et d’études internationales à la Brown University, dans l’État de Rhode Island, révèle que la glace à Camp Century cache des dizaines de milliers de litres de carburant diesel, de grandes quantités de biphényles polychlorés (BPC) et ce que l’on pense être une petite quantité de matières faiblement radioactives. Les BPC, en particulier, sont assez dangereux. On pense qu’ils sont à l’origine de cancer et on les associe également à divers autres risques pour la santé.

D’autres sites également exposés

L’étude de Jeff D. Colgan met l’accent sur la fragilité des îles du Pacifique, en citant comme exemple les déchets radioactifs militaires américains laissés pendant la guerre froide à l’atoll de Johnston et aux îles Marshall. L’étude fait également cas d’autres matériaux toxiques présents sur d’autres sites, notamment les l’île Midway, les Îles Salomon, l’atoll d’Ulithi sur les îles Carolines et Point Orote sur la péninsule Orote de Guam.

Des études sont actuellement conduites par la Commission géologique des États-Unis afin de déterminer ces risques potentiels. Mais on ignore encore l’étendue de la dangerosité de ces anciens sites militaires américains.

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