Au Nigeria, un groupe de défense a porté plainte pour dissimulation de l’accord avec Twitter
Le 1er juin 2021, le Nigeria a suspendu Twitter pour avoir supprimé un tweet du président Muhammadu Buhari pour violation des règles de la plateforme. Le tweet en question faisait référence à la guerre civile nigérienne de 1967-1970 et à la nécessité de punir ceux qui se comportent mal de nos jours.
En raison de cette suspension, le ministre de la Justice, Abubakar Malami a ordonné une poursuite immédiate de Twitter et a demandé au procureur général de prendre des mesures. En janvier, Twitter est revenu en Afrique de l’Ouest et la société a conclu un accord avec le gouvernement fédéral. Cependant, un groupe d’activistes a intenté une action en justice à l’encontre du gouvernement pour la non publication de l’accord avec Twitter.
Twitter a passé un accord avec le Nigeria
Le Nigeria a levé l’interdiction le 13 janvier après que la société ait consenti à ouvrir un bureau local et à se soumettre aux législations du gouvernement nigérien. Le dimanche dernier, le SERAP, une Organisation non gouvernementale au Nigeria, a déposé une plainte devant la cour supérieure du pays, demandant au président Buhari et au ministre de l’Information Lai Mohamad de publier une copie de l’accord.
D’après la déclaration du SERAP, l’accord conclu avec Twitter doit être rendu public pour montrer de la transparence, mais aussi pour aider à calmer les menaces liées à la vie privée et à la liberté d’expression des citoyens nigériens. De plus, tout accord passé avec des entreprises de médias sociaux doit respecter le principe de légalité constitutionnelle, de nécessité, de proportionnalité et de légitimité.
Le SERAP réclame la publication de l’accord passé avec Twitter
Le SERAP a déclaré avoir tenté d’obtenir une copie de l’accord en évoquant le motif de demande d’accès à l’information. Cependant, le groupe a fini par intenter une action en justice parce que le gouvernement a répondu « de manière insatisfaisante » à leur demande. D’après le ministre Mohamad, les détails de l’arrangement étaient déjà « dans le domaine public » et aucune copie n’avait été transmise.
Le SERAP a alors contacté Twitter pour un commentaire, mais sans réponse. Pourtant, il est l’un des nombreux groupes qui ont déposé des plaintes contre l’interdiction de Twitter au Nigeria devant les tribunaux. Cela dit, le tribunal de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) doit rendre son verdict sur l’affaire d’ici la semaine prochaine.