Backup Ukraine, une initiative citoyenne pour préserver leur héritage culturel
Parmi les effets destructeurs d’une guerre, les dégâts matériels figurent en bonne position. Plus particulièrement la destruction des monuments, des édifices, des pièces artistiques… en somme tout ce qui a trait au patrimoine culturel d’une nation. L’invasion actuellement orchestrée par la Russie en Ukraine n’y fait pas exception : depuis le début de cette guerre, tout un pan de l’héritage culturel ukrainien n’est aujourd’hui que décombres.
Pour essayer de sauvegarder ce patrimoine, une initiative louable est en cours, portée par la bonne volonté des citoyens ukrainiens. Initiative visant à léguer aux générations futures un aperçu de cet héritage culturel. Du moins dans une version numérique !
Baptisée Backup Ukraine, cette initiative a été co-lancée par un certain Tao Thomsen. L’objectif ? Scanner en 3D les sites, les monuments, les œuvres d’art, etc. avant qu’ils ne soient détruits, afin de constituer une bibliothèque d’archives numérisées.
Un projet qui va bien au-delà du simple aspect culturel
Face à la machine de guerre russe, et à ce qui est actuellement considéré comme une “manœuvre évidente” d’effacer le patrimoine culturel ukrainien, c’est quelque part un cri de désespoir qui est actuellement lancé via ce projet. En effet, depuis le début de la guerre, le ministère ukrainien de la Culture estime à 367 le nombre de monuments, d’édifices religieux et historiques détruits.
Pour rappel, la destruction du patrimoine culturel, tels que ceux cités, dans le cadre d’un conflit armé, est considérée par l’ONU depuis 2017 comme un crime de guerre.
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Pour en revenir à l’initiative Backup Ukraine, les participants, des citoyens volontaires, sont armés de smartphones. Ils sillonnent les rues pour scanner en 3D tout ce qui a trait au patrimoine culturel, les géolocalisent, puis intègrent les rendus obtenus à une bibliothèque numérique. Tout cela est permis par Poly.cam, un service en ligne spécialisé dans la modélisation 3D, qui héberge d’ailleurs les archives numériques de Backup Ukraine (ici).
Au départ, les instigateurs n’avaient certainement pas imaginé que ce projet deviendrait par la suite un véritable espace d’expression, une documentation en temps réel de la guerre et de ses effets. Mais au-delà de la stricte vocation de préservation culturelle, quoi de mieux pour inciter à la sympathie face à ce qui est malheureusement un des conflits majeurs en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.