
Beyond Good & Evil 2 : le comportement de Michel Ancel pointé du doigt par les équipes d’Ubisoft
Michel Ancel, éternel papa de Rayman et Beyond Good & Evil, a annoncé quitter Ubisoft le 18 septembre dernier. Une grande tristesse pour les joueurs alors que le créatif rassure : Beyond Good & Evil 2 est entre de bonnes mains. Seulement voilà, alors que Michel Ancel annonce quitter Ubisoft pour se consacrer à la nature, autre son de cloche chez les employés du studio.
Dans une (nouvelle) enquête de Libération, se sont les méthodes managériales, considérées comme toxiques, qui sont pointées du doigt. Une polémique qui arrive après le gros scandale Ubisoft, pendant lequel de grands noms du studio ont démissionné, suite à des révélations de Libération sur un environnement teinté de harcèlement sexuel et autres comportements déplacés.

Autant dire que cette nouvelle version du véritable départ de Michel Ancel risque de faire du mal à l’image de Ubisoft, qui apparaît comme vouloir prendre les devants avant qu’un scandale n’explose de nouveau avec ce départ en retraite anticipée.
Michel Ancel, un manager aux méthodes rudes ?
C’est ce qu’affirment des employés à Libération. Sous couvert d’anonymat, ces derniers sont revenus sur le comportement de Michel Ancel sur le développement de Beyond Good & Evil 2.
L’un d’eux explique que le créateur « a besoin que les idées lui appartiennent » et « est capable de vous expliquer que vous êtes un génie, que votre idée est formidable, pour ensuite vous démonter en réunion en disant que vous n’êtes qu’une merde, que votre travail ne vaut rien et ne plus vous parler pendant un mois ».
Un homme qui souffle le chaud et le froid, selon les développeurs de chez Ubisoft.
Les employés anonymes reviennent aussi sur la montagne de stress qu’implique la création d’un jeu aussi attendu que Beyond Good & Evil 2, qui ne donne que peu de nouvelles. Comme exemple, l’un d’eux explique que la ville de Ganesha City a dû être recréée « quatre ou cinq fois », après trois ans de conception, car Michel Ancel demandait « un niveau de détails complètement débile ».
Libération révèle également que, suite à ces accusations, une enquête en interne avait été ouverte. Michel Ancel aurait alors décidé de quitter Ubisoft pour prendre sa retraite. Il semblerait donc que les accusations à l’encontre du papa de Rayman aient motivé son départ anticipé.
Christophe Heral, qui a travaillé avec Michel Ancel, réfute également les accusations auprès du journaliste à l’origine de l’enquête, sur Twitter.
Bonjour Erwan, Marius, j'ai composé la musique de BGE1, Rayman Origin's, Rayman Legend, actuellement celle de Wild et celle de BGE2. Etrange que mon point de vue ne compte pas pour une Enquête sur Michel Ancel…
— christophe heral (@christopheheral) September 26, 2020
Michel Ancel répond aux accusations
Michel Ancel n’a pas tardé à répondre aux accusations de l’article de Libération, dans une longue note notamment partagée par Gameblog.
Le créateur de Rayman se défend d’avoir eu un comportement toxique auprès de ses employés.
L’autre côté du miroir. Aujourd’hui, chaque information est un produit, y compris la vraie douleur des gens dans les grandes entreprises.
Avec leur article, le journal national Libération nous en donne la preuve.
1- Il y a une grande enquête indépendante en cours concernant le studio Ubisoft Montpellier. Pourquoi n’ont-ils pas attendu les résultats? Pourquoi faire leur enquête avec peu de personnes ?
2- L’article contient beaucoup d’erreurs et de fausses informations (je travaille à le prouver). Pourquoi n’ont-ils pas vérifié les sources ?
3- C’est un sujet sérieux. Beaucoup de gens sont partis parce qu’ils étaient épuisés, tristes, frustrés. Pourquoi aller si vite ? J’ai quitté les jeux vidéo parce que j’étais épuisé, ce n’est pas un moyen pour moi d’échapper à toute responsabilité. Comme beaucoup d’autres personnes, je participe à l’enquête indépendante parce que je crois toujours en la vérité et la justice.
Je demande à Libération de s’interroger sur la violence de ses méthodes. Les vraies histoires de vraies personnes ne sont pas un produit. Oh, encore une chose. Mon compte Instagram est un lieu d’expression personnel, mes mots ne sont ni écrits ni pensés par d’autres personnes. Ici, c’est moi, avec mes forces et mes faiblesses.