En marge du « Sommet pour la démocratie » initié par les États-Unis qui débute virtuellement ce mardi, l’administration Biden a publié un décret limitant l’achat et l’utilisation des logiciels espions par les agences américaines.
Selon le président américain, ces outils représentent un risque pour la sécurité nationale. Ils ont également été utilisés dans le passé, pour espionner des opposants politiques, des activistes ou des journalistes.

Un risque pour la sécurité nationale
La Maison Blanche afin de justifier cette décision explique que « la prolifération de logiciels espions privés pose un risque spécifique et croissant » pour les États-Unis, en particulier pour « la sécurité des fonctionnaires américains et de leurs familles ». Selon un de ses hauts responsables, « nous pensons que ce décret va donner une impulsion pour réformer un secteur largement dérégulé et qui n’est pas suffisamment contrôlé. Nous avons constaté des tentatives de sociétés de logiciels espions pour essayer de s’introduire auprès du gouvernement fédéral, pour lui proposer et lui vendre leurs outils » souligne-t-il.
Washington précise que le gouvernement américain a recensé jusqu’ici une cinquantaine de ses fonctionnaires qui auraient été déjà pris pour cible par ces logiciels espions malveillants. Ceux-ci étaient basés dans une dizaine de pays. Une fois installé, cet outil peut surveiller les différentes activités de l’utilisateur. Les informations collectées comme les conversations téléphoniques, les messages et les photos sont ensuite envoyées à des serveurs distants. Il peut également servir de mouchard.
Seuls quelques logiciels sont concernés
Toutefois, le décret ne parle pas d’une interdiction totale. Il limite seulement les actions des agences de sécurité dans la surveillance des suspects via ces logiciels espions. Les interfaces commerciales sont concernées, sauf celles utilisées et développées par la NSA ou la CIA ainsi que la DEA. Le communiqué relatif à ce décret précise que les noms des éditeurs de logiciels espions dont les produits tombent sous le coup de cette restriction, ne seront pas communiqués.
Les logiciels Predator ou Pegasus sont les plus connus. Ce dernier aurait été utilisé pour espionner différentes personnalités à travers le monde et a fait l’objet de révélations. Le FBI a admis avoir acquis une « licence limitée » pour le « tester » entre 2019 et 2021 . Néanmoins, ses responsables ont assuré qu’ils n’ont jamais utilisé cet outil dans leurs enquêtes, mais uniquement dans le but de comprendre son fonctionnement.