Bientôt des champignons comme anti-dépresseurs ?

Une personne sur dix prendrait des antidépresseurs dans le monde, avec les effets secondaires que cela provoque. Toutefois, à la longue, les résultats des pilules comme l’Escitalopram s’estompent. À Londres, l’Imperial College vient de constater qu’une substance active des champignons hallucinogènes pourrait constituer une alternative.

Il s’agit de la Psilocybine. Après une étude effectuée sur 59 volontaires dépressifs, les chercheurs sont optimistes quant au potentiel de la drogue.

Image par Егор de Pixabay
Image par Егор de Pixabay 

Les sujets de l’expérience ont été divisés par deux groupes. Le premier prenait de l’Escitalopram, utilisé pour soigner la forme sévère de la maladie une fois par jour durant un mois et demi avec 1 mg de Psilocybine. Une pilule placebo et deux doses assez élevées de la substance à 3 semaines d’intervalles étaient prises par le second groupe. Chacun de ses membres a reçu, en parallèle, une psychothérapie.

Les antidépresseurs traditionnels, en premier lieu le Prozac, causent des effets indésirables : perte de l’appétit, de la libido, bouche sèche, etc. Ils ne font qu’inhiber les émotions sans soigner la dépression.

La Psilocybine, quant à elle, réinitialiserait le cerveau et confèrerait du bien-être aux patients.

Des résultats prometteurs sans être unanime

L’étude a été réalisée uniquement sur 59 patients. Ce nombre n’est pas suffisant pour tirer des conclusions consensuelles. Rien ne permet donc pour le moment de conclure que la Psilocybine est un remède plus efficace que ceux existant sur le marché, mais les résultats sont prometteurs.

« Cela ne prouve pas que la psilocybine est un meilleur traitement que ceux avec l’Escitalopram pour la dépression sévère. Néanmoins, l’étude donne des indices que cela pourrait être le cas. »

Selon Guy Goodwin, professeur de psychiatrie à l’Université d’Oxford

Pour ne pas altérer les résultats, ni les volontaires, ni les médecins n’ont été mis au courant de quel traitement était administré à quel groupe.

Le psychotrope ne semble provoquer que des effets secondaires moindres. Les chercheurs n’ont pu constater qu’une migraine lors de la prise de la drogue. Contrairement à l’Escitalopram, la Psilocybine n’a pas besoin d’être prise quotidiennement pour être effective. Les doses peuvent être reçues deux fois en six semaines. Cela contribuerait à minimiser le risque d’accoutumance.

La nécessité d’un accompagnement psychologique

Les champignons causent des hallucinations qui peuvent être incontrôlées. Les doses importantes de la Psilocybine auraient pu provoquer des bad trips pour les volontaires. Une psychothérapie a accompagné l’expérience de l’Imperial College pour contrôler l’état psychique des sujets.

Selon le coauteur de l’expérience, David Nutt, la thérapie a été aussi nécessaire que la substance elle-même. On ne peut pas tirer des conclusions de l’usage de la Psilocybine sans l’accompagnement.

« Ce n’est pas uniquement la drogue. Sans la thérapie, nous ne pouvons pas savoir si la psilocybine utilisée seule aurait eu un effet antidépresseur. »

David Nutt

Les pilules et les psychotropes altèrent la perception de ceux qui souffrent de dépression. L’étude confirme qu’au-delà de la prise de n’importe quelle substance, sans un soutien moral et psychologique, les remèdes n’auront pas les mêmes effets.

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