L’un des obstacles à la vaccination de masse contre la Covid-19 est la peur des piqures. Appelée blénophobie, elle touche environ 10 % de la population. Pour contourner ce problème, des chercheurs ont conçu un minuscule « patch vaccinal » à microaiguilles. Le dispositif est imprimé en 3D, ce qui permet une production standardisée et à grande échelle, avec un coût réduit. Ainsi, quel que soit le nombre de patchs produits, la taille, la forme et l’espacement des aiguilles restent les mêmes.
Les patchs sont équipés de microaiguilles qui injectent le vaccin par voie transdermique, c’est-à-dire sous la couche superficielle de la peau. Pour rappel, la méthode avec les piqures classiques utilise la voie sous-cutanée. La peau est ainsi entièrement traversée. Les nouveaux patchs ont donné des résultats satisfaisants sur des souris. Les scientifiques procèderont bientôt à des essais sur des humains.

L’un des avantages de ces patchs est qu’ils peuvent être autoadministrés. Il ne serait donc plus nécessaire d’aller dans un centre ou de consulter un médecin pour se faire vacciner contre la Covid-19.
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Cinquante fois plus efficace que la vaccination traditionnelle ?
Les chercheurs utilisent une technique d’impression 3D avancée, appelée production continue d’interfaces liquides (CLIP), recourant à la lumière ultraviolette, pour concevoir les patchs. Les détails de leurs travaux sont présentés dans un article publié dans la revue PNAS.
« Notre approche nous permet d’imprimer directement les microaiguilles en 3D, ce qui nous donne une grande latitude de conception pour fabriquer les meilleures microaiguilles du point de vue des performances et du coût. »
Shaomin Tian, microbiologiste de l’université de Caroline du Nord à Chapel Hill
Ils ont également noté que les vaccins sont administrés directement à proximité des cellules immunitaires de la peau. Cela permettrait à la fois une meilleure réaction immunitaire et une réduction de la dose nécessaire. En effet, sur les souris, les patchs se sont révélés 50 fois plus efficaces par rapport aux injections pour générer une réponse des cellules T et des anticorps appropriés au virus.
« En utilisant des composants de vaccins modèles, nous avons démontré que l’administration de microaiguilles imprimées en 3D permettait une meilleure rétention de la charge dans la peau, une activation des cellules immunitaires et des réponses immunitaires humorales et cellulaires plus puissantes par rapport aux voies de vaccination traditionnelles. »
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Les bases d’une nouvelle méthode sans douleur ni anxiété
Cette nouvelle méthode de vaccination pourrait également fonctionner pour lutter contre d’autres fléaux sanitaires comme la grippe, la rougeole et l’hépatite. À l’heure actuelle, en tout cas, la vaccination contre la Covid-19 reste la priorité pour les chercheurs. Ils étudient maintenant la possibilité d’appliquer les vaccins à ARN (y compris les vaccins COVID-19 de Pfizer et Moderna) via ce modèle.
« En développant cette technologie, nous espérons jeter les bases d’un développement mondial encore plus rapide des vaccins, à des doses plus faibles, sans douleur ni anxiété. »
L’ingénieur chimiste Joseph DeSimone de l’université de Stanford