Bientôt une ferme à insectes à Paris

Marie-Laure Cazes et Michaela Krajciova, du collectif d’architectes Neck, ont monté un projet de micro-élevage d’insectes comestibles dans les sous-sols de Paris. Baptisé Flabfarm, le programme a été décerné Lauréat de la seconde édition du concours Réinventer Paris, consacré au réaménagement des sous-terrains de la capitale française.

La ferme devrait voir le jour d’ici 2021, dans un bâtiment situé dans le XXe arrondissement.

Crédits Pixabay

Le projet a déjà reçu l’approbation de la Mairie de Paris et d’Edifis, le propriétaire du local nommé « le Dédale ». Il s’agit d’un espace en sous-sol de cinq cents mètres carrés, s’étendant sur deux étages et une mezzanine au rez-de-chaussée. L’endroit sera accessible aux visiteurs.

Les conceptrices du projet prévoient également des séances de dégustation et des cours de cuisine.

Pour l’instant, le projet est en attente de validation par les autorités sanitaires européennes. En outre, les conceptrices de Flabfarm devront encore trouver des financements.

Un secteur en voie de libéralisation

L’entomophagie, c’est-à-dire la consommation d’insectes par l’être humain, n’est pas encore autorisée en France. Néanmoins, depuis janvier 2018, quelques petites fermes à insectes ont vu le jour dans l’Hexagone, comme Jimini’s (Paris) ou encore Micronutris (Toulouse).

En effet, depuis cette date, l’Union européenne reçoit des demandes d’autorisation liées au secteur.

« Nous avons visité les premières fermes de production, comme Jimini’s à Toulouse ou Micronutris », ont raconté les conceptrices du projet. « L’espace sous-terrain que nous souhaitons réhabiliter à Paris est adapté. Les insectes n’ont pas besoin de trop de lumière ni d’espace, ils aiment la promiscuité ». Ainsi, il faudrait simplement veiller à ce que la température et l’hydrométrie soient favorables.

Environ deux milliards d’humains se nourrissent d’insectes

« L’idée est née en regardant le documentaire Bugs sur Arte, qui met en avant les qualités nutritionnelles exceptionnelles des insectes, mais aussi leur intérêt gastronomique et l’aspect culturel de leur consommation », ont raconté Marie-Laure Cazes et Michaela Krajciova.

Il est vrai que de nombreuses recherches scientifiques ont attesté que la consommation d’insectes pourrait constituer une solution permettant de réduire la faim dans le monde. Elle peut aussi être envisagée comme une alternative à l’élevage classique (bovin, porcin, avicole, etc.) en vue d’une réduction des impacts environnementaux.

Actuellement, environ deux milliards d’humains se nourrissent d’insectes. La FAO a d’ailleurs recensé environ 1 900 espèces identifiées comme étant comestibles.

Toutefois, Marie-Laure Cazes et Michaela Krajciova admettent que le plus dur sera de changer la culture. « Manger des insectes, c’est encore l’épreuve de feu de Koh-Lanta dans l’imaginaire collectif ! », a reconnu Marie-Laure Cazes. « L’idée est aussi d’organiser des ateliers de cuisine et de sensibilisation, didactiques et ludiques, pour au final encourager à une réflexion globale sur notre alimentation et la place des insectes dans la nature », a ajouté sa collègue.

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