Bienvenue dans l’enfer équatorien des homosexuels

Paola Peredes a réussi à infiltrer une clinique équatorienne spécialisée dans le “traitement” des homosexuels et elle a immortalisé l’expérience au travers de plusieurs photos. Elles ne laisseront personne indifférent.

Paola a une trente et un an et elle est née en Équateur dans les années 80. Passionnée par le monde de l’image, elle a été formée à Londres et elle a collaboré avec de nombreux médias prestigieux comme Cosmopolitan ou encore le Huffington Post.

En 2015, l’artiste a décidé de faire son coming-out et de révéler son homosexualité à ses proches. Elle a sciemment choisi de photographier toute la scène afin de documenter l’expérience.

Paola a infiltré les cliniques de traitement pour les homosexuels

Les photos de Paola ont fait le tour du monde. Depuis, notre amie a choisi de se spécialiser dans la photographie documentaire. Elle est en effet convaincue que l’art peut changer la société et elle a d’ailleurs mis ses compétences au service de la communauté LGBT.

Après être rentrée au pays en 2013, Paola a commencé à entendre parler de l’existence de “cliniques” spécialisées dans le “soin” aux homosexuels. Intriguée, elle a mené une enquête et elle a alors découvert qu’il existait à travers le territoire équatorien plus de deux cents instituts spéciaux dédiés à la “guérison” de l’homosexualité.

Bien sûr, ces centres de soin ne sont pas légalement reconnus par les autorités, mais cela ne les empêche pas d’exercer. Ils “traitent” ainsi des dizaines d’hommes et de femmes chaque année. Parmi les “soins” accordés, on trouve la privation de nourriture ou même le viol curatif.

L’Équateur a toujours eu un rapport particulier avec l’homosexualité. Pendant très longtemps, les relations homosexuelles étaient en effet interdit et les contrevenants s’exposaient à une peine de prison située entre quatre et huit ans fermes.

Désormais, les choses ont changé. Ces relations sont en effet autorisées depuis la fin des années 90. Toutefois, de nombreuses personnes voient encore l’homosexualité d’un -très – mauvais œil et ces centres prolifèrent ainsi depuis plusieurs années.

Des images d’une extrême violence

Choquée par la découverte, Paola a continué à investiguer et elle a fini par trouver d’anciennes patientes. Une, en particulier. Elle a passé plus de six mois à l’interviewer pour se familiariser avec le fonctionnement de ces instituts et elle a ainsi découvert que leurs responsables n’hésitaient pas à utiliser des méthodes extrêmement inhumaines sur leurs “patients”.

Ces derniers sont en effet bourrés de médicaments et ils subissent un véritable lavage de cerveau religieux. Les femmes sont contraintes de se maquiller et de porter des mini-jupes et des talons aiguilles pour “révéler” leur part de féminité. Pour les cas les plus “graves”, les membres de l’équipe n’hésitent pas à avoir recours à des traitements d’une extrême violence.

Paola aurait pu se contenter de ce témoignage, mais elle a voulu aller plus loin et elle a ainsi demandé à ses parents de la faire interner dans un de ses centres. Elle a passé plusieurs semaines là-bas pour s’imprégner des lieux.

Elle avait initialement prévu de faire des reconstitutions avec d’anciens patients de ces centres, mais elle a très vite réalisé que c’était tout bonnement impossible et qu’elle ne pouvait décemment pas leur faire revivre ces horribles moments. Elle a donc choisi de s’appuyer sur des acteurs professionnels pour réaliser son documentaire photographique.

Cela n’enlève bien évidemment rien à l’extrême violence de ces images.

Suite à cette expérience, Paola a tout tenté pour faire fermer ces centres. En pure perte, malheureusement. Malgré les diverses tentatives des associations et des activistes, ces établissements fonctionnent toujours et ils “traitent” chaque année des centaines de “patients”.

En conséquence, la seule option pour notre amie consiste à éduquer les gens et leur faire apprendre l’acceptation et la tolérance.

Il semblerait qu’il reste encore beaucoup de boulot à faire en la matière, et pas seulement en Équateur.

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