L’homme d’affaires sino-canadien Changpeng Zhao et son entreprise Binance se retrouvent à nouveau cœur d’une enquête des fédéraux américains. Le département de la justice US soupçonne particulièrement des transactions de cryptomonnaies sur Binance provenant de la Russie. Une activité jugée illégale en raison des multiples sanctions infligées par les USA contre le pays en représailles à ses manœuvres militaires en Ukraine.

Autoriser des transferts de fonds en Russie
Dans un rapport en date du 05 mai 2023, Bloomberg fait des révélations accablantes sur les activités de Binance. Selon les journalistes du média, la grande plateforme d’échange de cryptomonnaies aurait autorisé des transferts de fonds illégaux depuis la Russie. En avril 2022, elle avait limité ses services dans le pays en réponse aux injonctions des autorités américaines.
Cependant, Binance aurait poursuivi ses activités en bloquant uniquement les zones de l’Ukraine qui n’étaient plus sous le contrôle du gouvernement. Aussi, l’exchange s’est engagé à ne desservir que des personnes non sanctionnées toujours pour respecter les sanctions en vigueur selon un responsable de la société. Pour rappel, ce n’est pas la toute première fois que Binance a de sérieux ennuis avec les fédéraux concernant ses activités.
L’enquête sur la sécurité nationale est menée en parallèle à une enquête de la division criminelle. En plus de ceci, le département de la justice des États-Unis (DOJ) mène des investigations sur des faits de lutte contre le blanchiment d’argent. En outre, Binance a été accusé de violations de Know Your Customer/Anti-Money Laundering (KYC/AML). Cela fait suite à une plainte déposée par la US Commodity and Futures Trading Commission en mars dernier.
Binance se défend face à ses accusations
Après les révélations accablantes de Bloomberg, Binance est monté au créneau pour se prononcer sur le sujet. Dans un communiqué, elle a annoncé qu’elle se conformait aux sanctions américaines et internationales et que ses protocoles KYC sont conformes à ceux des banques traditionnelles. Chaque client, indique-t-on, est soumis à des contrôles d’identité et de résidence. Binance ajoute aussi : « Notre politique impose une approche de tolérance zéro vis-à-vis des doubles enregistrements, des identités anonymes et des sources d’argent obscures. »
Par ailleurs, les responsables de l’exchange seraient en pourparlers avec la DOJ au sujet des plaintes selon lesquelles elle aurait violé des sanctions contre l’Iran. Pour autant, il convient de souligner que Binance n’est pas la seule société de cryptomonnaies dans le viseur des fédéraux américains. Poloniex à titre indicatif a été condamné pour des faits de violation des sanctions contre la Crimée, Cuba, le Soudan et la Syrie selon une annonce du 01 mai. Elle aurait donc versé dans le cadre de cette affaire 7,6 millions de dollars au Bureau de contrôle des actifs étrangers du département du Trésor américain.
Source : COINTELEGRAPH