
Des chercheurs sont sur le point de créer un bio-ordinateur
En 2012, un chercheur a commencé la culture et l’assemblage de cellules cérébrales en organoïdes fonctionnels. Il a utilisé des cellules de peaux humaines reprogrammées pour atteindre un état similaire à celui des cellules souches embryonnaires. Un organoïde, un organe miniature et simplifié, compte à peu près 50.000 cellules. Grâce à un organoïde, le scientifique souhaite créer un bio-ordinateur.
Le chercheur, Thomas Hartung, fait actuellement partie d’une équipe de l’Université Johns-Hopkins. Les membres ont décidé de travailler sur l’« intelligence organoïde » ou IO. Ils comptent mettre au point une intelligence artificielle (IA) qui reposera sur la bio-informatique.
L’équipe a présenté ce projet dans la revue Frontiers in Science le 28 février 2023.
Des ordinateurs largement plus économiques
Thomas Hartung est optimiste quant au temps que demande la construction du « matériel biologique » qui servira à alimenter les bio-ordinateurs. Il pense que cette nouvelle technologie verra le jour au cours de la prochaine décennie.
Mais quel intérêt aurait ce genre d’appareil ? Toujours selon M. Hartung, il permettrait de réduire considérablement la consommation en énergie. Concrètement, le but est de permettre aux superordinateurs de fonctionner grâce à une consommation considérablement plus faible.
« La bio-informatique est un effort énorme de compactage de la puissance de calcul et d’augmentation de son efficacité pour dépasser nos limites technologiques actuelles. »
Thomas Hartung, professeur de sciences de la santé environnementale à la Johns Hopkins
Hartung a ajouté que les supercalculateurs modernes sont loin d’égaler le cerveau humain, malgré leur impressionnante capacité de calcul. Il se réfère notamment à l’habileté humaine à réaliser des décisions logiques complexes. Il s’agit des capacités comme distinguer un oiseau d’une poule, etc. Pourtant, un cerveau naturel consommerait un million de fois moins d’énergie que le superordinateur le plus récent du Kentucky .
Encore plusieurs décennies avant d’égaler l’IA artificielle ?
Bien sûr, le groupe n’offre pas une solution miracle aux problèmes environnementaux que pose l’évolution technologique, surtout concernant l’IA. En effet, M. Hartung a expliqué qu’il faudra éventuellement plusieurs décennies avant qu’une intelligence organoïde puisse égaler l’intelligence d’une souris. Il convient tout de même de noter que les souris sont l’un des animaux les plus intelligents.
« Il faudra des décennies avant que nous atteignions l’objectif de quelque chose de comparable à n’importe quel type d’ordinateur. […] Mais si nous ne commençons pas à créer des programmes de financement pour cela, ce sera beaucoup plus difficile. »
Thomas Hartung
En outre, l’aspect éthique du projet reste encore à évaluer. Dans cette optique, un consortium diversifié, comprenant des scientifiques, des bioéthiciens et des personnes du public, a été intégré au groupe.
SOURCE : TECHXPLORE