Le jour où l’on a brûlé un homme radioactif

Saviez-vous ce que sont les radiopharmaceutiques ? Il s’agit de médicaments contenant des radioisotopes incorporés à des fins médicales. Toutefois, si l’administration de ces médicaments est cadrée par des règles strictes sur des patients vivants, si jamais ces derniers meurent, la gestion de leur cas devient moins claire en raison de la différenciation des lois et des normes dans chaque Etat.

Un cas comme celui-ci s’est justement présenté en 2017. Un homme de 69 ans qui était atteint d’un cancer du pancréas s’était rendu à l’hôpital après que sa pression artérielle soit anormalement basse. A noter qu’un jour plus tôt, un autre hôpital avait injecté un composé radioactif sur cet homme pour traiter sa tumeur.

Crédits Pixabay

Seulement, l’hôpital où il s’est rendu la dernière fois n’était pas au courant. Deux jours plus tard, l’homme décéda et sa dépouille fut incinérée.

Le crématorium a présenté des niveaux élevés de lutétium Lu 177

En effet, lorsque la dépouille mortelle a été incinérée, la dose radioactive de lutétium Lu 177 dotatate était toujours dans son corps. Une étude a par la suite rapporté ce cas en 2019 et a mis en évidence les risques collatéraux encourus par les 18,6 millions d’interventions de médecine nucléaire utilisant des radiopharmaceutiques qui sont effectuées chaque année aux Etats-Unis, rapporte Science Alert.

Une fois que les médecins traitants et le service de radioprotection du premier hôpital ont eu connaissance de la mort du patient, ils ont appelé le crématorium. Un mois après la crémation, ils ont utilisé un compteur Geiger pour mesurer les niveaux de rayonnement à l’intérieur de la chambre de crémation et sur les équipements qui la composent. Ils ont découvert des niveaux de rayonnement relativement élevés et la présence du radionucléide lutétium Lu 177.

Les radiopharmaceutiques présentent un défi de sécurité post-mortem

De plus, ils ont également analysé l’urine de l’opérateur du crématorium et ont découvert que même s’il n’y avait aucune trace de lutétium Lu 177, il y avait un isotope radioactif différent, le technétium Tc 99m. Le travailleur a affirmé n’avoir jamais été exposé à ce composé. Les chercheurs pensent ainsi qu’il est probable que l’opérateur ait été exposé au technétium Tc 99m volatilisé lors de l’incinération d’autres restes humains.

Les chercheurs de la clinique Mayo ont déclaré dans une note de cas que « les produits radiopharmaceutiques présentent un défi de sécurité post-mortem unique et souvent négligé ». Néanmoins, Paolo Boffetta, chercheur sur le cancer à l’école de médecine Icahn à Mount Sinai a déclaré qu’il ne pensait pas que « ce soit un problème qui puisse entraîner un risque de cancer ou d’autres maladies induites par les radiations. Cela dit, il est clair que c’est une source possible d’exposition et si quelqu’un est exposé régulièrement, chaque semaine ou tous les jours, cela peut devenir une source de préoccupation ».

1 réflexion au sujet de « Le jour où l’on a brûlé un homme radioactif »

  1. Les fours crématoires d’Auschwitz pour illustrer un article qui parle de crémation de malades d’hôpital on en parle ?… Je sais bien qu’on est pas au top du journalisme ici, mais svp changez ça rapidement c’est tout de même choquant une bourde pareille !

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