Il est extrêmement rare que des insectes survivent après avoir été avalés par une grenouille. Toutefois, un coléoptère aquatique, connu sous le nom scientifique Regimbartia attenuata est capable d’éviter la digestion dans l’estomac de l’amphibien en s’échappant par l’orifice anal de celui-ci.
En septembre 2019, Shinji Sugiura, professeur associé au Graduate School of Agricultural Science de l’Université de Kobe au Japon a effectué une petite expérience sur les techniques de défense utilisées par les insectes des zones humides pour échapper aux prédateurs. Sugiura a toujours pensé que le coléoptère R. attenuata avait développé une stratégie spécifique contre ses prédateurs naturels.

Le chercheur a finalement déclaré que la technique de défense de l’insecte s’est avérée « très différente de ce à quoi il s’attendait ».
Une sortie de secours inhabituelle
Au cours de l’étude, le professeur Sugiura a utilisé une caméra pour enregistrer le comportement d’une grenouille Pelophylax nigromaculatus juvénile, placée dans des conditions de laboratoire avec un coléoptère R. attenuata adulte. L’expérience a été menée plus d’une douzaine de fois, mais le résultat restait le même pour la plupart des coléoptères. Ainsi, lorsqu’un coléoptère était présenté devant la grenouille, cette dernière s’empressait de l’avaler en entier et vivant.
Lors du premier essai, le coléoptère est sorti la tête la première de l’évent de l’amphibien 105 minutes après que celui-ci l’ait avalé. Quant aux autres, ils ont pour la plupart été excrétés, toujours la tête la première, après un délai compris entre une et six heures.
D’autres types de coléoptères aquatiques tels que Enochrus japonicus ont aussi été testés, mais ils sont tous morts dans le ventre de la grenouille. Les restes de ces coléoptères ont été expulsés plus de 24 heures après l’ingestion.
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Stimuler le réflexe de défécation du prédateur pour s’échapper
D’après les explications, les grenouilles ne défèquent généralement pas aussi tôt après leur repas, ce qui suggère que R. attenuata aurait la faculté de provoquer la défécation chez le prédateur pour accélérer sa fuite.
Sugiura a déclaré que d’autres expériences sont nécessaires pour déterminer la manière utilisée par le coléoptère pour favoriser le relâchement des muscles sphinctériens de la grenouille. Il a toutefois émis une hypothèse selon laquelle le coléoptère utiliserait ses pattes pour stimuler l’intestin postérieur de l’amphibien.
En 2018, Sugiura a également découvert qu’un autre coléoptère, Pheropsophus jessoensis, était capable d’échapper à la digestion de son prédateur. Cette espèce se libère cependant avec une toute autre technique, notamment en pulvérisant des produits chimiques toxiques dans l’estomac du crapaud ou de la grenouille pour ensuite s’enfuir quand le prédateur la recrache avec tout le contenu de son estomac.