
Ce médicament qui booste le système immunitaire offre des résultats prometteurs contre les mélanomes
Un nouvel essai clinique utilisant une combinaison de chimiothérapie et d’immunothérapie pour traiter les mélanomes de stade IV a produit des résultats très prometteurs. D’après les scientifiques derrière l’étude, le médicament de chimiothérapie cible un type de cellule qui supprime la réponse immunitaire. Ensemble, les deux traitements produisent une meilleure réponse face à la maladie.
L’immunothérapie est un traitement qui consiste à booster le système immunitaire d’une personne pour pouvoir lutter contre le cancer. Jusqu’ici, on a pu observer que cette technique était particulièrement efficace contre certains types de cancer comme la leucémie. Toutefois, il y a des cas où la réaction immunitaire est supprimée par les tumeurs.

Une combinaison gagnante
Au cours d’études antérieures, les scientifiques avaient découvert qu’une population de cellules semble être responsable de cette résistance contre le traitement. Ces cellules sont connues sous le nom de MDSC ou « myeloid-derived suppressor cells ». Depuis, un médicament de chimiothérapie dénommé ATRA ou « all-trans retinoic acid » a été développé pour cibler les MDSC, le but étant de les empêcher d’interférer avec la réponse immunitaire.
Au cours de la nouvelle étude, des scientifiques de l’University of Colorado Cancer Center ont mené un essai clinique de phase Ib/ II pour tester la combinaison de l’ATRA avec un médicament d’immunothérapie. Ce dernier s’appelle lambrolizumab ou Keytruda. Un total de 24 patients atteints de mélanome de stade IV a participé à l’essai. Certains ont reçu les deux médicaments tandis que d’autres n’ont reçu que le lambrolizumab.
Les résultats obtenus
Parmi les participants qui ont reçu les deux médicaments, les chercheurs ont observé que 71% avaient bien répondu au traitement. Parmi eux, 50% ont présenté une réponse complète et 80% ont survécu un an après le traitement. L’immunothérapie seule a produit une réponse de l’ordre de 40%.
Lorsque les chercheurs ont procédé à des analyses approfondies, ils ont trouvé que les niveaux de MDSC avaient baissé. Au cours de l’essai, ils ont aussi testé la toxicité et ont découvert des effets secondaires modérés dans le groupe qui avait pris de l’ATRA. Ces effets secondaires incluaient des maux de tête, de la fatigue, ainsi que des nausées. Ils se sont surtout manifestés au cours de l’administration initiale du médicament.
Après ces résultats très prometteurs, les scientifiques ont commencé la phase II des essais cliniques. Celle-ci a comme participants des patients du cancer pour qui les autres types d’immunothérapie n’ont pas fonctionné.
Selon les explications de Martin McCarter, scientifique à la tête de l’essai clinique, ce groupe de patients est réellement le groupe qui a le plus besoin d’aide actuellement. Si la tumeur ne répond pas à l’immunothérapie, les chances de répondre à un autre traitement sont très faibles. Il a ajouté qu’ils essaient de trouver des moyens de manipuler le microenvironnement de la tumeur pout permettre une meilleure réponse immunitaire.
SOURCE: New Atlas