Orange et Bouygues Telecom font beaucoup parler d’eux depuis le début de la semaine et cela n’a rien de surprenant car l’opérateur historique envisagerait de mettre la main sur l’entreprise de Martin Bouygues. Du moins selon Bloomberg. L’information a été démentie depuis mais Le Monde a découvert au cours d’une enquête que les négociations seraient bien entamées.
Bouygues Telecom a été très courtisé dernièrement. Patrick Drahi a même posé sur la table un chèque de 10 milliards d’euros un peu plus tôt dans l’année pour tenter de mettre la main sur l’entreprise, ses fréquences et son infrastructure.

Le gouvernement s’était montré très réticent à l’époque et Emmanuel Macron avait même indiqué qu’un tel rapprochement n’était pas souhaitable pour le secteur. L’offre avait finalement été refusée par Martin Bouygues peu de temps après.
Martin Bouygues serait venu frapper à la porte de Stéphane Richard pour amorcer les discussions
Mais voilà, selon Le Monde, le patron de Bouygues aurait rendu une petite visite à Stéphane Richard au début de l’automne pour entamer de nouvelles négociations.
Il aurait même posé une condition non négociable : que l’opération de rachat soit réglée essentiellement en titres afin de lui permettre de rentrer au capital de l’entreprise.
Ce n’est pas vraiment une surprise puisqu’il n’a pas besoin de cash en ce moment. En outre, son entreprise étant valorisée à 10 milliards d’euros, il pourrait récupérer du même coup 22% des actions de l’opérateur historique et cela conforterait ainsi sa place sur le secteur des télécommunications.
Orange et Bouygues Telecom auraient cependant mis le projet en attente durant l’appel d’offres du mois dernier, un appel qui portait sur les fréquences en or de téléphonie mobile.
Orange et Bouygues Telecom ont beaucoup de gens à convaincre
Martin Bouygues serait revenu à la charge le lendemain pour reprendre les négociations.
Le problème, bien sûr, c’est que tout ne dépend pas d’eux. Cette acquisition devra être approuvée par l’Etat, bien sûr, mais également par la Commission Européenne. Cette dernière avait d’ailleurs mis son véto en septembre dernière pour empêcher la fusion de deux opérateurs basés au Danemark et elle pourrait en faire tout autant pour Orange et Bouygues Telecom.
Et ça, c’est sans parler de l’Autorité de la concurrence qui risque de ne pas voir ce rapprochement d’un très bon oeil.
Stéphane Richard aurait cependant pris les devants et il aurait ainsi prévenu dès le départ les dirigeants de ses deux autres concurrents, Free et SFR. L’idée étant de les faire participer à l’opération en leur revendant une partie des fréquences, de l’infrastructure et de l’équipe de Bouygues Telecom.
S’il parvient à ses fins, alors cette acquisition aurait plus de chances d’aboutir.