
Ce scorpion des mers datant du Carbonifère était apparemment capable de respirer à l’air libre
L’Adelophtalmus pyrrhae est un spécimen d’eurypteride (scorpion de mer) déjà découvert il y a 25 ans, qui a vécu il y a environ 340 millions d’années au cours du Carbonifère. Mais ce qui a étonné les chercheurs, c’est sa capacité à respirer à l’air libre alors que c’est un spécimen principalement aquatique.
Le Dr James Lamsdell, chercheur au Département de géologie et de géographie de l’Université de Virginie occidentale et son équipe ont en effet mené une recherche afin d’étudier de près cette espèce jusqu’alors inconnue en se servant de technique moderne.

Ils ont examiné les restes fossilisés de ces créatures marines et ont découvert qu’elles étaient dotées d’organes respiratoires qui leur permettraient de respirer dans des environnements subaériens.
Cette découverte suggère ainsi que les arachnides présentaient des caractéristiques terrestres et que leur ancêtre était ainsi une créature semi-terrestre.
Un fossile vieux de 25 ans nous révèle finalement son secret
Pour information, c’est dans la Formation de Lydiennes dans la région de la Montagne Noire(France) qu’a été trouvé en 1995, un spécimen d’Adelophtalmus conservé en trois dimensions. C’est d’ailleurs ce spécimen que les chercheurs ont étudié, intrigué par le fait qu’il pouvait respirer hors de l’eau.
L’Adelophtalmus pyrrhae appartient à un grand groupe d’arthropodes éteints appelé Eurypterida qui a vécu depuis la période ordovicienne à la période permienne. C’étaient des euryptérides nageurs mesurant de 4 à 32 centimètres.
Ils étaient plus grands que les autres espèces d’eurypterides adelophtalmidés, mais plus petits par rapport à leurs parents, notamment le gigantesque ptérygotidé Jaekelopterus rhenaniae qui mesurait dans les 2,5 mètres.
Ces créatures avaient une carapace en forme d’U, des yeux intramarginaux, huit segments de membres ainsi qu’une sorte de queue en forme de lance.
Des structures respiratoires qui leur permettaient de se rendre sur la terre ferme
Dr Lamsdell et ses collègues ont utilisé la technique d’imagerie par tomodensitométrie (µ-CT) pour examiner les structures respiratoires d’Adenlophtalmus phyrrae.
Ils ont distingué une série de plaques constituant chaque branchie de ce scorpion de mer, ces plaques étaient moins nombreuses au niveau du dos qu’au-devant. Ces plaques de branchie étaient reliées entre elles par des structures connues sous le nom de trabécules chez les arachnides, celles-ci empêcheraient les branchies de s’effondrer hors de l’eau.
Cette étude suggère que ces scorpions de mer se déplaçaient à travers les flaques d’eau pour arriver sur terre afin de pondre des œufs dans des environnements plus sûrs puis retourner en eau libre.
Les crabes en fer à cheval représentent leurs plus proches parents, ces crabes pondent des œufs sur terre, par contre, ils sont incapables de respirer au-dessus de l’eau.
Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Current Biology.