Certaines protéines sanguines pourraient augmenter les risques de Covid-19 sévère
Beaucoup de facteurs sont à prendre en compte lorsqu’on considère les maladies complexes comme la Covid-19. Il est important de connaître ces différents facteurs pour avoir une idée de la réaction d’une personne face à une maladie. Au début de la pandémie, on avait déterminé que les personnes âgées, celles souffrant d’obésité, ou encore les fumeurs étaient les plus susceptibles de développer la forme grave de la maladie. C’est ce qui a conduit les responsables à prioriser ces personnes lors des campagnes de vaccination contre la Covid-19.
Mais la liste ne s’arrête pas là puisqu’il existe d’autres facteurs biologiques qui ne sont pas encore bien cernés. Parmi ces facteurs, il y a les milliers de protéines se trouvant dans le sang. Certaines de ces protéines participent à la défense de l’organisme et d’autres diffusent des informations. Elles peuvent donc impacter sur le développement et la gravité de la Covid-19.
Comme nous n’avons pas tous les mêmes quantités de protéines dans le corps, chacun développe la maladie de façon différente. Certaines personnes doivent par exemple aller à l’hôpital tandis que d’autres présentent les symptômes d’un rhume banal. Il est donc nécessaire d’identifier ces protéines, ainsi que les systèmes biologiques qui produisent les différents effets.
Identification par randomisation mendélienne
Au cours d’une étude menée par Alish Palmos, associé de recherche postdoctoral au King’s College London, les scientifiques ont analysé plus de 3000 protéines sanguines avec la technique dénommée « randomisation mendélienne ». Celle-ci consiste à examiner les variations des gènes au niveau d’une substance qui a un effet sur une maladie, et voir de quelle manière cela impacte sur la maladie elle-même. Si on examine directement les niveaux de protéines sanguines, il est difficile de savoir si d’autres facteurs extérieurs comme la façon de vivre n’ont pas interagi avec les protéines au cours de la période d’examen.
Les gènes, eux, restent les mêmes. Ils permettent donc de déterminer de façon plus exacte les individus qui ont des taux élevés ou non des substances recherchées. Il est par la suite possible de faire une estimation plus fiable de la manière dont les substances comme les protéines affectent les maladies comme la Covid-19. Il a donc fallu identifier les gènes associés aux protéines sanguines en examinant des résultats d’études d’associations pangénomiques.
Quelques protéines ont été identifiées
Apres analyse des données obtenues, les chercheurs ont pu identifier plusieurs protéines qui peuvent potentiellement augmenter ou faire baisser les risques d’une Covid-19 sévère.
Un premier exemple est la protéine FAAH2. Les scientifiques ont observé que des niveaux élevés de cette protéine pourraient augmenter les risques d’hospitalisation en cas de Covid-19. Cette protéine désactive des substances qu’on appelle endocannabinoïdes. Les endocannabinoïdes ont des effets anti-inflammatoires, donc un niveau élevé de cette protéine dans le sang serait problématique puisque cela peut réduire considérablement la capacité de l’organisme à contrôler l’inflammation causée par la Covid-19.
Cette étude a aussi permis d’identifier l’enzyme ABO parmi les protéines ayant des impacts sur le développement de la Covid-19 dans l’organisme. Ces enzymes sont connues pour être les éléments qui déterminent les groupes sanguins. Par contre, l’étude a montré qu’un taux élevé de cette enzyme dans le sang semble augmenter les risques de développer une forme grave de la Covid-19 et d’avoir besoin d’une hospitalisation.
L’Identification de ces facteurs de risque de la Covid-19 pourrait aider les scientifiques à développer des traitements plus efficaces. Cela permettra également de dresser la liste des protéines qui devraient être priorisées au cours des recherches futures.
SOURCE: Sciencealert