Ces chercheurs ont séquencé le génome d’un reptile rescapé du Gondwana

Le Tuatara ou Sphenodon punctatus est un reptile appartenant à l’ordre archaïque Rhynchocephalia (Sphenodontia). Apparemment, c’est le dernier survivant d’un groupe de reptiles qui ont partagé un ancêtre commun il y a environ 250 millions d’années. Autrefois répandu sur l’ancien supercontinent continent Gondwana, on le retrouve aujourd’hui en Nouvelle-Zélande.

Fait intéressant, l’analyse de la séquence de l’ADN de ce reptile par une équipe de chercheurs internationaux a révélé une structure inhabituelle. En effet, le génome du Tuatara contiendrait en fait une combinaison de parties provenant à la fois des mammifères et des reptiles.

Une photo du tuatara
Photo de Nel Botha. Crédits Pixabay

Ainsi, les chercheurs ont trouvé que le génome de ce reptile partage des caractéristiques semblables à ceux de mammifères monotrèmes, notamment l’ornithorynque et l’échidné.

Un lézard préhistorique pour le moins bizarre

Le Tuatara peut atteindre jusqu’à 80 cm de long et pèse environ jusqu’à 1,5 kg. Son dos est hérissé d’une crête épineuse, particulièrement prononcée chez les mâles. Il peut en outre changer de couleur au cours de sa vie, allant du rouge orangé au vert olive puis au brun, et mue une fois par an.

Par contre, cette espèce diffère des autres lézards par ses deux rangées de dents au niveau de la mâchoire supérieure qui chevauchent une seule rangée sur la mâchoire inférieure. Le Tuatara se nourrit essentiellement de coléoptères, d’insectes, de petits lézards et même parfois d’oiseaux marins.

Apparemment, le Tuatara a une grande longévité et est doté de caractéristiques biologiques uniques, notamment des taux métaboliques extrêmement bas, la possibilité de changer de sexe en fonction de la température : les mâles naissent à une température supérieure à 22 °C et les femelles à une température en deçà.

L’architecture du génome du Tuatara est unique

Selon les chercheurs, le génome des Tuatara est plus gros que celui des humains. Il est composé d’environ 4 % de « gènes sauteurs », des gènes communs chez les reptiles. Il y en a environ 10 % chez les monotrèmes et moins de 1 % chez les mammifères tels que les humains.

L’architecture de ce génome est unique, car il est constitué de séquences d’ADN répétitifs dont les fonctions sont inconnues, et de séquences d’ADN qui se déplacent de leurs emplacements, les fameux « gènes sauteurs ».

Par ailleurs, cet animal nocturne est apparemment doté de nombreux gènes impliqués dans la vision des couleurs qui aideraient les jeunes à échapper à leurs prédateurs pendant la journée. Une aptitude que n’ont plus les lézards et les serpents actuels.

Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Nature.

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