C’est confirmé, la mission ExoMars de l’ESA ne volera pas sur une fusée russe
C’est maintenant confirmé, les responsables de l’European Space Agency (ESA) ont annoncé le jeudi 15 mars dernier que le rover de la mission ExoMars n’allait pas être lancé par une fusée russe. Le rover en question étant le fruit de la collaboration avec l’agence spatiale russe, cette dernière devait utiliser un de ses lanceurs pour envoyer l’appareil sur Mars.
Cette décision a été prise après une réunion de deux jours qui a vu la participation des 22 Etats membres de l’ESA. Ces Etats avaient imposé des sanctions à la Russie face à l’invasion de l’Ukraine. L’Allemagne, qui est le plus gros contributeur de l’ESA en termes de budget, a d’ailleurs décidé de suspendre toutes ses coopérations scientifiques avec la Russie vers la fin du mois de février.
La décision prise par l’ESA semble logique si on considère la situation de chacun des Etats membres. Toutefois, il s’agit d’un coup dur pour la mission ExoMars qui avait déjà été reportée 2 fois. Le rover devait décoller sur une fusée Proton de Roscosmos en septembre de cette année, mais ce lancement sera ainsi annulé. Les responsables de l’ESA ont indiqué qu’ils sont en train d’évaluer les solutions possibles concernant l’avenir de la mission.
Un parcours parsemé d’embûches
L’envoi du rover ExoMars sur la Planète Rouge est la deuxième partie du programme ExoMars. Le rover a été baptisé Rosalind Franklin en l’honneur de la chimiste britannique dont le travail a été fondamental pour décoder la structure de l’ADN. L’appareil a comme objectif d’explorer la surface de Mars.
On peut dire que le parcours du programme ExoMars n’a pas du tout été facile. Initialement, il devait s’agir d’une coopération avec la NASA, mais cette collaboration a été annulée en 2012 à cause d’une absence de financement du côté américain. L’agence spatiale russe Roscosmos a alors décidé de prendre la place de la NASA.
Roscosmos a développé une plateforme d’atterrissage pour le rover et était supposée utiliser sa fusée Proton pour le lancement. Ce dernier était à l’origine prévu pour 2018, mais un problème de parachutes a obligé les responsables à le reporter pour 2020. La date de lancement a ensuite été une fois de plus reportée pour le mois de septembre de cette année.
Un avenir incertain
Pour le moment, on ne sait pas si la mission pourra toujours utiliser la plateforme d’atterrissage conçue par les Russes, ou si l’ESA devra reconstruire une autre plateforme.
Le fait est que récemment, la Russie a mis fin à sa coopération avec le port spatial européen en Guyane Française et ce, en réponse aux sanctions qui lui sont infligées. Ainsi, Arianespace ne peut plus se servir du lanceur Soyouz qu’elle a pourtant utilisé depuis 2011 en complément des fusées Ariane 5 et Vega. Actuellement, l’ESA est en train de chercher des alternatives pour le lancement de 4 missions qui devaient être lancées à l’aide de la fusée Soyouz.
Attendons ainsi de voir quelles solutions l’ESA va adopter pour pouvoir continuer à lancer des missions spatiales sans l’aide de la Russie. Espérons surtout qu’ExoMars ne va pas tomber aux oubliettes à cause de ce problème de lanceur.
SOURCE: Space.com