
Cette étude propose une nouvelle approche pour traiter la perte auditive
La plupart des personnes atteintes de perte auditive invalidante souffrent de nombreux troubles physiques et psychologiques comme le stress, la fatigue ou la perte de confiance en soi. Or, environ 430 millions de personnes dans le monde sont malentendantes. Aux États-Unis, près de 37,5 millions d’adultes ont déclaré avoir des difficultés à entendre. La perte d’audition survient lorsqu’une partie de l’oreille ou des nerfs qui transmettent le son au cerveau ne fonctionnent pas correctement. Très souvent, elle est causée par une lésion des cellules ciliées de l’oreille interne.
Le Dr Amrita Iyer, chercheur au Baylor College of Medicine, a publié une nouvelle étude sur ces cellules qui permettent au cerveau de détecter des sons dans la revue eLife. Le fait est que les cellules ciliées se détériorent progressivement de leur capacité au fur et à mesure du développement et de la maturation des mammifères. Une fois détruites, ces cellules auditives ne se régénèrent pas, ce qui entraîne une perte permanente de l’audition chez l’individu.
C’est pourquoi le Dr Amrita Iyer s’est lancé dans une nouvelle étude au cours de laquelle il a cherché une solution pour résoudre ce problème. Iyer et son équipe ont notamment examiné de plus près la possibilité de favoriser la régénération des cellules ciliées chez les animaux matures.
La reprogrammation cellulaire a permis de restaurer les cellules ciliées perdues
Ils ont alors testé la reprogrammation cellulaire par la surexpression de diverses combinaisons de facteurs de transcription. Ces facteurs de transcription favorisent l’expression de certains gènes et empêchent l’expression d’autres. En modifiant le schéma d’expression des gènes, les chercheurs ont voulu mettre les cellules dans un état dans lequel elles régénéreraient les cellules ciliées. Pour étudier la structure des faisceaux de cellules ciliées générés par la reprogrammation, Iyer a collaboré avec le laboratoire du Dr Yeohash Raphaël de l’Université du Michigan.
Ils ont réalisé des images de microscopie électronique à balayage sur les cochlées de souris surexprimant conditionnellement ces facteurs de transcription. Ils ont évalué l’étendue de la régénération des cellules ciliées huit jours après la naissance, puis 15 jours après la naissance. Les images ont clairement montré que les faisceaux de celles-ci étaient conformes à ce que l’on observe sur les cellules ciliées internes en cours de développement.
La reprogrammation avec plusieurs facteurs de transcription peut aider à traiter les pertes auditives
Les chercheurs ont également comparé l’efficacité de la reprogrammation du facteur de transcription des cellules ciliées ATOH1, seul ou en combinaison avec deux autres facteurs de transcription des cellules ciliées, GFI1 et POU4F3. Ils ont constaté que la reprogrammation avec plusieurs facteurs de transcription est plus apte à accéder au réseau de régulation des gènes de différenciation des cellules ciliées.
Ces résultats sont essentiels pour faire progresser la compréhension actuelle du processus de régénération des cellules ciliées de l’oreille interne des mammifères. D’un point de vue thérapeutique, la reprogrammation médiée par les facteurs de transcription et la biologie sous-jacente associée à sa fonction peuvent permettre d’affiner les approches actuelles de thérapie génique pour le traitement de la perte auditive à long terme.
SOURCE : SCITECHDAILY