
ChatGPT constituerait-il une menace pour les Big Tech ?
Google, Facebook et Microsoft ont contribué à monter l’ossature de l’IA. En août dernier, la société mère de Facebook, Meta, dévoile son chatbot baptisé Blenderbot. Malheureusement, celui-ci n’a pas connu le même succès que ChatGPT qui a été révélé trois mois après. Ce dernier est immédiatement devenu un phénomène, générant plus d’un million d’utilisateurs cinq jours après sa sortie.
Face à cette montée en puissance du robot, les plus grandes entreprises technologiques américaines n’ont pas tardé à réagir. Microsoft a même investi plusieurs milliards de dollars chez OpenAI, la société qui est à l’origine de cet agent conversationnel. Le but est d’intégrer le chatbot dans son logiciel de bureautique. L’autre idée est de vendre son accès aux entreprises.

Blenderbot de Meta était trop sécurisé
Blenderbot de Meta a obtenu un accueil mitigé de la part du public. Yann LeCun, leur scientifique en chef pour l’IA trouve que ce bot était ennuyeux. Il explique que « la raison pour laquelle c’était ennuyeux, c’est parce qu’il était sécurisé ». Le chercheur français ajoute que Meta était « trop prudent quant à la modération du contenu. »
LeCun, titulaire du prix Turing, a également tenu à exprimer son point de vue concernant ChatGPT. Ce robot conversationnel repose sur le deep learning. Ce célèbre scientifique est à l’origine de cette technique. Selon lui, celui-ci n’a rien d’innovant. « En matière de techniques sous-jacentes, ChatGPT n’est pas particulièrement innovant. » souligne-t-il. Toutefois, il admet que le bot « est bien ficelé, bien réalisé. »
D’autres travaux sur les IA
Yann LeCun a précisé que OpenAI n’est pas le seul à travailler sur ce type d’IA. Apparemment, « il n’y a pas que Google et Meta : une demi-douzaine de start-up dispose d’une technologie fondamentalement très similaire. ». Meta a déjà conçu OPT-175B qui est de la même envergure que ChatGPT. Celui-ci a été mis gratuitement à la disposition des scientifiques. Google a de son côté développé son bot baptisé LaMDA qui a fait l’objet d’une démonstration publique il y a deux ans. Il a aussi fait l’acquisition de DeepMind, un feedback humain ou RLHF, en 2017. Suite à ce phénomène engendré par ChatGPT, les géants de la technologie ont décidé d’accélérer le mouvement. Les problèmes de sécurité auraient été potentiellement mis à l’écart, selon des sources proches du dossier. Meta prévoit également d’augmenter les services d’IA. Chez Google, on s’active pour contrer les avancées d’OpenAI.