Dans les résultats d’une recherche publiés dans Royal Society Open Science, des chercheurs ont identifié et reproduit en 3D certains outils utilisés par les chimpanzés pour casser des noix. Tout a commencé au début 2022, lorsqu’une étude a été réalisée sur le maniement d’outils en pierre par des chimpanzés. Des chercheurs ont constaté une pratique plutôt subtile chez ces animaux pour trouver cette nourriture. Cela s’est produit en Côte d’Ivoire, dans la forêt de Taï.
Depuis longtemps, diverses familles de chimpanzés utilisent des outils en bois et en pierre pour de nombreuses finalités. Toutefois, seuls certains groupes de l’Afrique de l’Ouest ont recours à cette technique pour casser des noix.
Concrètement, les chercheurs ont comparé les modèles 3D des outils utilisés par les chimpanzés de la forêt de Taï à ceux d’un autre groupe de Guinée. Les résultats manifestent un flagrant écart de culture matérielle entre les deux.
Des signatures d’une culture matérielle spécifique à chaque groupe
En effet, ces singes ont su confectionner des outils en forme de marteau de taille très variable. D’ailleurs, on a aussi pu déceler des enclumes parfois de plus d’un mètre de long. Dans tout le paysage, on peut trouver des traces d’utilisation de ces matériaux.
Cette étude révèle clairement la différence des pratiques chez les groupes des chimpanzés. Les résultats suggèrent que l’utilisation de ces outils est une signature matérielle spécifique à chaque groupe. En d’autres termes, la disponibilité, les choix des pierres et du genre de noix consommée sont à l’origine de cette différence.
L’humain aurait connu la même contrainte et développé la même technique
D’ailleurs, des recherches antérieures ont montré que ces singes ont marqué leur empreinte archéologique en utilisant ces outils en pierre. Tomos Proffitt, de l’Institut Max Planck d’Anthropologie évolutive, explique que cela date au moins dans les 4 300 ans.
“La capacité d’identifier les différences régionales dans la culture matérielle des outils en pierre chez les primates ouvre un éventail de possibilités pour les futures études archéologiques sur les primates.”
Il serait alors probable que le cassage des noix était à l’origine de techniques plus complexes au cours de notre évolution, il y a 3 millions d’années. Cela implique une approche plus étendue de la compréhension de notre évolution. Proffitt, en tout cas, est convaincu par cette hypothèse.
“En comprenant à quoi ressemble cette technologie simple d’outils en pierre, et comment elle varie entre les groupes, nous pouvons commencer à comprendre comment mieux identifier cette signature dans les premiers enregistrements archéologiques des hominidés.”
SOURCE : PHYS.ORG