Ciblage publicitaire : Google rejoint finalement Apple
En 2020, Apple avait introduit sur les iPhone de nouvelles mesures concernant la vie privée des utilisateurs. Celles-ci ont été un vrai coup dur pour le secteur de la publicité numérique puisqu’elles ont permis de restreindre le ciblage publicitaire des utilisateurs. Deux ans après, c’est autour de Google qui est propriétaire d’Android de chercher à mettre en place les mêmes mesures.
Toutefois, contrairement à Apple, Google ne souhaite pas les appliquer tout de suite. L’entreprise se donne un délai de deux ans afin de déterminer les dispositions adéquates qui sauront convenir à toutes les parties.
Apple et Google, soucieux de la protection de la vie privée de leurs utilisateurs
Google a donc annoncé qu’il comptait désormais supprimer à long terme les identifiants publicitaires. Ces derniers sont beaucoup utilisés par les spécialistes en marketing digital pour adapter leur offre publicitaire aux comportements individuels des utilisateurs. Une technologie vue par de nombreuses personnes comme étant une atteinte à leur vie privée.
Si les identifiants publicitaires sont toujours valables sur les portables tournant sous environnement Android, ce n’est plus le cas des iPhone. Apple permet depuis deux ans maintenant à ses clients de refuser complètement le suivi de leurs iPhone. Une décision qui a fait chuter le chiffre d’affaires de Meta, la société mère de Facebook. L’entreprise a, selon Zuckerberg, enregistré une perte de 10 milliards de dollars à cause d’Apple.
Les pertes seront encore plus grandes si Google décide à son tour d’appliquer les mêmes mesures. En plus d’être les propriétaires des deux principaux systèmes d’exploitation pour smartphone, Apple et Google sont de gros vendeurs de portables.
Google temporise pour ne pas se brûler
Apple n’a pas besoin de revenus publicitaires pour survivre, elle tire ses bénéfices essentiellement de la vente de ses appareils. Les derniers chiffres de la firme de Cupertino pour le compte de l’année écoulée sont là pour en témoigner. Google par contre ne peut pas tenir le même discours. L’entreprise, dont le siège social est situé à Mountain View, génère une partie de ses revenus grâce à la publicité en ligne.
S’attaquer à cela sans prendre un peu de recul reviendrait à scier une branche sur laquelle elle est assise depuis un bon moment. Voilà la raison pour laquelle Google ne compte pas mettre fin tout de suite à ces pratiques publicitaires qui sont de plus décriées.
Elle souhaite également prendre le temps nécessaire pour trouver un consensus avec les autres acteurs du secteur. L’idée est d’arriver à donner le temps nécessaire pour permettre à tout le monde de changer sa politique afin de ne pas prendre de plein fouet les nouvelles directives. Une manière de faire qui diffère donc de l’attitude quelque peu cavalière d’Apple.
Par ailleurs, il faut souligner qu’il ne s’agit pas de la première fois que Google se penche sur la question du ciblage publicitaire. En 2019, la firme avait mis en place une initiative intitulée Privacy Sandbox. Cette dernière avait pour but d’aider les entreprises à collecter des données d’utilisateurs suivant les groupes d’intérêt au lieu de recourir à des suivis personnalisés.
Il apparaît donc que Google penche plus pour cette option qu’elle juge capable d’améliorer la sécurité des données des utilisateurs sans pour autant réduire à néant l’efficacité des campagnes personnalisées. Pour finir, il faut souligner que l’écrasante majorité des applications disponibles sur Google vit de la publicité en ligne.
Source : Financial Times