Comment ralentir le temps ?

Vous avez sûrement déjà dû remarquer que le temps semble s’accélérer lorsqu’on vieillit. Etant enfants, on percevait par exemple une année comme presque une éternité, mais devenus adultes, on n’a même pas le temps de dire ouf que les fêtes de fin d’année s’approchent déjà.

Si vous recherchez un coupable par rapport à cette accélération du cours du temps, les spécialistes disent que l’unique responsable c’est la routine. En effet, lorsqu’on est jeune, les nouvelles expériences créent des marques au niveau de la mémoire, et cela donne l’effet que le temps est plus long. Mais lorsqu’on répète la même chose encore et encore, le cerveau va considérer l’action répétée comme un seul souvenir, et cela donne l’impression que le temps se contracte.

Une horloge symbolisant le passage du temps
Crédits Pixabay

Selon le Dr. Marc Wittmann, psychologue et chercheur dans le domaine du temps, la routine tue notre mémoire pour des intervalles respectifs. Il a ajouté que si aucun événement important n’a lieu, il n’y a rien que notre cerveau puisse enregistrer et le temps se rétrécit de manière subjective.

Apparemment, ce phénomène est devenu encore plus significatif au cours de la pandémie. Pour ceux qui travaillent à la maison, chaque jour se ressemble. C’est toujours le même endroit et il n’y a pas les petites choses qui permettent de sortir de la routine comme les déjeuners au restaurant ou les sorties avec des amis.

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Un phénomène qui affecte le cerveau

D’après Wittmann, le fait que tous les jours se ressemblent a vraiment affecté notre cerveau. Comme exemple, il a parlé des week-ends avant la pandémie. Avant, les dimanches étaient par exemple destinés aux barbecues avec des amis. On buvait de la bière et regardait des matchs. Le lundi, on retournait au travail après s’être rechargé durant le week-end. Pendant la pandémie, tout cela a été supprimé puisque tous les jours, on fait la même chose, et le temps se met alors à rétrécir.

Wittmann explique que le temps qui passe plus vite est un processus émotionnel. Cela correspond à notre existentialisme en tant qu’espèce. Selon lui, nous avons cette idée du temps qui est linéaire, et on se base sur le fait que notre temps est limité. L’unique direction où l’on se dirige n’est pas un endroit plaisant puisqu’il s’agit de la vieillesse et de la mort.

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Quelques conseils pour ne pas aller trop vite

En tout cas, même s’il n’est pas possible d’arrêter le temps, il est possible de le « ralentir » si l’on essaie de vivre d’une certaine façon.

La première chose à faire est évidemment de casser la routine. Il n’est pas possible d’échapper à ses obligations au travail ou à la maison, mais on peut essayer de changer les choses. Selon le psychologue Loren Soeiro, même les plus petits changements peuvent ralentir le temps. On n’a pas besoin de partir en vacances ou d’aller dans des restaurants chics, on peut juste par exemple marcher dans le voisinage ou prendre un café avec un ami au beau milieu de la journée. On peut également prendre un autre chemin pour aller au travail ou écouter un nouvel album chaque jour, ou encore apprendre une nouvelle langue ou cuisiner un nouveau plat.

Voyager est aussi l’un des meilleurs moyens pour ralentir le temps qui passe. Même un seul week-end dehors peut donner l’impression que le temps se ralentit. Selon Wittmann, si l’on reste à la maison sur son canapé devant sa télé, le temps va filer à toute allure. Mais si par contre on organise un week-end avec des amis, il y aura beaucoup de choses que le cerveau pourra enregistrer et le temps paraitra plus long.

Pour ralentir le temps, on peut aussi jouer à observer les nouvelles choses de façon active. Essayer de remarquer les petits changements dans un environnement familier peut aider la mémoire à casser la routine. Par exemple, si l’on possède des plantes, on peut suivre la croissance des feuilles. Si l’on a des animaux de compagnie, on peut leur apprendre de nouveaux tours.

On peut également ralentir le temps qui passe en rédigeant un journal. Comme le cerveau ne peut pas retenir tous les souvenirs qui se répètent, un journal peut l’aider dans cette tâche. Quand on note ses pensées, ses sentiments ou ses souvenirs de manière régulière, on peut les stocker avant que le cerveau ne les efface. Selon Wittmann, écrire un journal aide à développer une mémoire narrative mais aussi son soi narratif. Il a ajouté que des chercheurs ont démontré que lorsqu’on met à jour le contenu de sa mémoire au cours d’une certaine période, le temps s’allonge relativement.

Quoi qu’il en soit, puisque le responsable de l’accélération du temps c’est la routine, à chacun de trouver une activité qui lui permette de la casser. A la fin de l’année, on ne regrettera plus d’avoir gaspillé son temps à faire des choses dont on ne se souvient même pas.  

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