Et si nos comportements sociaux pouvaient être prédits par la physique ?

Les sociologues ont depuis longtemps été intrigués par la formation des groupes sociaux. Ils ont essayé, à travers diverses expériences, d’en comprendre les mécanismes sous-jacents. Dernièrement, des scientifiques du Campus des Sciences Humaines (CSH) de l’Université Saint-Joseph à Beyrouth ont eu l’idée de mettre au point un programme informatique capable de prédire la taille de groupes de personnes.

Groupe multinational de jeunes joignant leurs paumes

Leur ordinateur a pu évaluer la taille d’un groupe social donné à partir du nombre d’amis que possède chaque membre. Les chercheurs se sont inspirés de l’auto-organisation des particules dotées d’un spin pour modéliser la formation des groupes sociaux.

Leur modèle informatique exploite donc une théorie physique pour prédire des phénomènes sociaux.

Les humains se regroupent par affinité pour éviter le stress

Nous sommes naturellement attirés par les personnes avec lesquelles nous avons des affinités. Nous avons alors tendance à rejoindre des groupes d’individus avec lesquels nous partageons des traits, des opinions ou des caractéristiques similaires. Les sociologues appellent ce comportement social “homophilie”.

Il semble que les gens ont tendance à former des groupes sociaux pour éviter le stress. Cependant, nous ne savons que peu de choses sur la façon dont l’homophilie et l’évitement du stress affectent la formation des groupes humains. Les chercheurs du CSH ont apporté de nouvelles connaissances sur la formation des groupes sociaux en utilisant deux domaines de la physique : l’autoassemblage et les verres de spin.

L’homophilie s’apparente au comportement des particules à l’intérieur des polymères

Jan Korbel, du CSH et premier auteur de l’étude, a expliqué que leurs travaux initialement ont porté sur la distribution de la taille des groupes sociaux. Concrètement, ils ont voulu savoir si au sein d’une communauté se forment beaucoup plus de petits groupes ou bien l’inverse. L’hypothèse est que coordonner les actions pour maintenir la cohésion au sein d’un groupe nécessite un effort d’organisation parce que des conflits internes apparaissent dès que celui-ci prend de l’ampleur.

Durant l’expérience, les chercheurs ont remarqué que les gens interagissent les uns avec les autres à la manière des particules qui forment des colloïdes ou des polymères. Ils ont alors mis au point un modèle basé sur les mécanismes d’auto-organisation des particules dotées d’un spin pour reproduire et donc prédire notre comportement homophile.

SOURCE : SCITECHDAILY

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