Connaissez-vous l’île de la Passion ?

Anciennement nommée l’île de la Passion, Clipperton est un atoll minuscule de seulement 1,7 km2 qui se situe en plein Océan Pacifique, au large du Mexique. C’est une possession française, l’unique du Pacifique nord. Elle se trouve ainsi à plus de 10 000 kilomètres de la France.

Quasiment invisible sur nos cartes (il faut zoomer, zoomer…), cet atoll a cependant une histoire bien plus grande que sa taille. Découvert en 1711 par les Français Chassiron et Dubocage, elle a été convoitée par les mexicains dès 1897 pour exploiter sa seule ressource, le guano (engrais).

Clipperton
Clipperton, une île qui est très disputée.

La cinquantaine de personnes qui composait la garnison de l’ile en 1914 a été oubliée à la suite de la révolution mexicaine. En 1915, l’USS Lexington y découvre que la plupart des habitants sont morts du scorbut, les survivants veulent partir, mais le gouverneur mexicain refuse. Ce n’est qu’en 1917 que les Américains rapatrient les onze derniers rescapés.

Tantôt à la France, tantôt au Mexique

L’atoll, réclamé tour à tour propriété des Mexicains et des Français, est définitivement déclaré propriété française en 1931, et ce malgré l’occupation mexicaine pendant dix ans. Triste destin pour ces robinsons qui en ont assuré la défense.

Cet espace est également un atout du fait de la zone économique exclusive (ZEE) qu’il offre à la France, à savoir 440 000 kilomètres carrés, soit plus que la zone maritime de la métropole (345 000km2). Un atout pour la pêche grâce à la réserve importante de thons dans cette région.

L’île va bientôt regagner de l’intérêt avec l’installation d’une station scientifique internationale. Il faut dire que c’est un emplacement idéal pour effectuer des études, car l’île se trouve même sur la trajectoire du phénomène El niño.

L’île de la tentation ?

C’est l’unique lagon d’eau douce du monde, étant donné que les précipitations sont supérieures à l’évaporation.

Clipperton renferme une faune et une flore très riche malgré des ressources limitées. On peut donc y trouver des dizaines d’espèces rares. Cependant l’altitude nulle de l’île la rend plus ou moins submersible pendant les tempêtes, ce qui a un impact sur la nature et le sol.

C’est également la barrière de milliers de déchets flottants qui viennent s’échouer sur l’île et perturber fortement l’écosystème, ce qui détruit l’atoll au fil du temps. Ces ordures s’ajoutent à celles laissées pendant la Seconde Guerre mondiale par l’occupation américaine en 1944.

Imaginez-vous l’instant d’une seconde sur ce bout de terre loin de tout… Dépaysement, solitude et angoisse au programme sur cet îlot minuscule pauvre en ressources et peu protégé.

En photo, une des plus belles illustrations de l’ilot paradisiaque que l’on peut avoir dans nos pensées communes… mais pour combien de temps encore avec le réchauffement climatique…

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