
Et si c’était notre conscience qui créait la réalité ?
Une nouvelle étude publiée dans la revue Journal of Cosmology and Astroparticle Physics propose une réponse à la question de savoir si la réalité objective existe vraiment ou si la structure du tout, incluant le temps et l’espace, était en fait créée par les perceptions de ceux qui observent.
Robert Lanza, l’un des auteurs de l’article et expert en médecine régénérative et des cellules souches, est bien connu pour la théorie du biocentrisme qui stipule que la conscience est la force derrière l’existence de l’Univers. Lanza pense ainsi que le monde physique que nous percevons n’est pas quelque chose qui est indépendant de nous mais qui est plutôt créé par notre pensée pendant que nous l’observons. D’après le point de vue biocentrique, le temps et l’espace sont le produit d’un « tourbillon d’informations » dans notre tête et qui sont tissées ensemble par notre esprit pour former une expérience cohérente.

L’étude publiée récemment par Lanza et ses collègues montre comment les observateurs influencent la structure de notre réalité. Les observateurs pourraient affecter dramatiquement « le comportement des quantités observables », que ce soit au niveau microscopique qu’à des échelles spatiotemporelles massives. Mais comment cela peut-il arriver ? Selon Lanza, les observateurs vivent dans un univers gravitationnel quantique et produisent un « modèle cognitif globalement accepté» de la réalité en échangeant des informations sur l’espace-temps. Lanza explique que dès que l’on mesure quelque chose, l’onde de probabilité pour mesurer la même valeur de la quantité physique qui a déjà été analysée devient « localisée » ou « s’effondre ». C’est comme cela que la réalité devient toujours réelle pour tout le monde.
Lanza ajoute que si l’on entend parler par quelqu’un des résultats de sa mesure d’une quantité physique, nos mesures et celles d’autres observateurs vont s’influencer mutuellement. Cela va geler la réalité en se basant sur ce consensus. D’après Lanza, l’observateur est la première cause, ainsi que la force vitale qui fait s’effondrer non seulement le présent, mais aussi la cascade d’événements spatiotemporels que l’on appelle le passé.
A lire aussi : MIT : une nouvelle recherche suggère que l’IA peut nous aider à comprendre la conscience
Vivrait-on dans une simulation ?
Avec ce que l’on vient d’apprendre, on pourrait aussi se poser la question suivante : serait-il possible qu’une entité artificielle intelligente sans conscience soit en train de « rêver » notre monde ? Pour Lanza, la biologie joue un rôle important.
Même si un robot peut être un observateur, Lanza croit qu’une entité vivante consciente avec la capacité de mémoriser est nécessaire pour établir la flèche du temps. Un observateur « sans cerveau » ne ressent pas le temps et/ou la décohérence avec n’importe quel degré de liberté. Cela conduit aux relations de cause à effet que l’on peut voir tout autour de nous. Selon Lanza, on peut uniquement dire qu’un observateur conscient fait s’effondrer une fonction d’onde quantique.
A lire aussi : Et si la conscience humaine n’était qu’un champ énergétique résultant de signaux électriques ?
Qu’en est-il de l’ « Equation de Dieu » ?
D’après Lanza, un autre aspect important de leur travail vient du fait que celui-ci résout l’incompatibilité entre la mécanique quantique et la relativité générale. Il s’agit d’un problème de la physique qui a déjà donné du fil à retordre à Albert Einstein.
Selon les auteurs de la nouvelle étude, l’incongruité de ces deux explications de notre monde physique disparait lorsque les propriétés des observateurs sont prises en compte.
En tout cas, Lanza indique que leur approche est aujourd’hui testée grâce à des simulations de Monte Carlo sur des ordinateurs puissants du MIT, et sera également testée expérimentalement.