Les arnaqueurs ciblent le milieu médical

10 ans après son apparition, l’arnaque au président, également connu sous le nom de faux ordres de virement (FOVI) est redevenu un problème majeur pour l’office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF). Depuis trois semaines, des réseaux de criminels profitent de la crise sanitaire du COVID-19 pour faire des arnaques dans le milieu médical.

Selon la commissaire Anne-Sophie Colbois de l’OCRGDF, plusieurs escroqueries ont été signalées ces 15 derniers jours. Les hôpitaux, les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ephad) et les pharmacies sont les cibles principales des pirates.

Des arnaqueurs attaquent le milieu médical et se font passer pour des fournisseurs de masques chirurgicaux. Crédits : Pixabay

Ces derniers ont mis en place des systèmes de fraude très sophistiqués qui se basent sur le manque actuel de masque chirurgical et de gel hydroalcoolique.

Mode d’escroquerie

Le téléphone et le mail demeurent les outils de communication les plus utilisés par les professionnels de l’arnaque au président. Ils usurpent l’identité d’un fournisseur habituel de leurs cibles. Ils remettent un dossier électronique complet et affirment avoir reçu un stock de masques. L’établissement de santé en rupture de provision accepte facilement de passer une commande.

Les arnaqueurs envoient ensuite un RIB et disparaissent complètement une fois que le virement est effectué.

Une arnaque de ce genre a coûté plus de six millions et demi d’euros au grossiste-répartiteur CERP Rouen qui a passé une commande de masques de protection et de gels hydroalcooliques à une société fantôme début mars. Les investigations menées par OCRGDF montrent que les fonds versés sont actuellement dans une banque à Singapour et la récupération de ces derniers n’est pas encore sûre.

D’autres victimes

Un intermédiaire dans la région de Strasbourg a subi le même sort et a perdu 70 000 euros sur une commande en ligne de masques et de gels. Les escrocs ont également frappé une société dans les Yvelines, qui pour sa part, a versé 15 000 euros à un fournisseur de masques fantômes en Inde.

Bien que la banque ait toujours la possibilité de bloquer les fonds, le rapatriement reste un processus difficile. Le renforcement de la surveillance des échanges informatiques reste la manière la plus sûre d’échapper aux arnaques au président.

Plusieurs enquêtes sont actuellement menées au sein de  l’OCRGDF pour retrouver la trace des escrocs.

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