La crise de coronavirus fait monter les tensions entre les États. En effet, début mars, la France avait décidé de limiter les exportations d’équipements de protection individuelle (EPI) tels que les masques faciaux, provoquant un véritable tollé chez les autres membres de l’Union européenne. Bien que cette décision fût par la suite tolérée, il semblerait que Paris vient une nouvelle fois de susciter la controverse.
Cette fois-ci, le sujet porte sur la liste des médicaments que la France a soumis à des interdictions d’exportation à cause de la crise de coronavirus.

Selon Reuters, qui a rapporté l’information, la France aurait non seulement élargi cette liste des médicaments non exportables, mais elle aurait également fait la sourde oreille face aux nombreux appels de l’Union européenne à rester solidaire dans cette lutte contre le coronavirus.
Résultat des comptes, la Commission européenne a envoyé une lettre au gouvernement français pour lui demander de lever l’interdiction d’exportation des médicaments. À défaut de quoi, la Commission pourrait intenter une action en justice contre Paris.
Des restrictions prises pour éviter les abus ?
Le gouvernement français n’a effectivement pas répondu à la lettre émise par la Commission européenne.
Pis encore, le régulateur français des médicaments, l’Agence nationale du médicament et des produits de santé (ANSM), aurait envoyé une lettre aux distributeurs pharmaceutiques le mardi 21 avril 2020 pour élargir la liste des médicaments soumis à des restrictions, selon Reuters qui affirme avoir vu ladite lettre.
Une source travaillant dans l’industrie pharmaceutique aurait également confié à Reuters que les restrictions avaient pour objectif d’empêcher les distributeurs de profiter de la pandémie de coronavirus pour vendre les médicaments à des prix plus élevés à l’étranger.
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Pour l’UE, les mesures prises par la France sont disproportionnées
Le souci, c’est que parmi les médicaments soumis à l’interdiction d’exportation figurent les antibiotiques, les analgésiques, les sédatifs, les relaxants musculaires ainsi que plusieurs médicaments testés comme étant de potentiels traitements contre le coronavirus tels que l’hydroxychloroquine, le lopinavir, le remdesivir et le ritonavir. D’ailleurs, les restrictions concernaient aussi l’insuline qui est pourtant indispensable à des millions de personnes souffrant du diabète en Europe.
D’après un document interne de l’Union européenne consulté par Reuters, l’Italie, les Pays-Bas et la Belgique ont immédiatement tiré la sonnette d’alarme en indiquant qu’ils risquaient de se retrouver à court d’atracurium et de rocuronium, deux relaxants musculaires utilisés sur les patients atteints de coronavirus et dont la France dispose.
Au vu de cette situation, une porte-parole de la Commission européenne a déclaré que des pourparlers sont en cours pour persuader la France de lever ces restrictions « disproportionnées », mais qu’en cas de refus, la Commission pourrait intenter une action en justice contre Paris.
Depuis la fin du confinement, la situation semble s’être améliorée, mais les positions controversées de la France durant cette crise pandémique mondiale restent encore dans tous les esprits.
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